Nombreux ont été depuis le début de l’année et seront la saison prochaine les hommages rendus à ce compositeur américain majeur disparu en 1990. Tous tendent à bien montrer qu’il n’a pas été seulement l'auteur d’un des meilleurs musicals de Broadway, « West Side Story » (1961), qu'il était aussi un compositeur de musique « sérieuse », un pianiste, l’un des meilleurs chefs d’orchestre de sa génération et un pédagogue exceptionnel.
Ce personnage charismatique devrait revivre dans deux biopics annoncés par Hollywood, incarné par Jake Gyllenhaal et Bradley Cooper, et on ne compte plus les biographies et témoignages le concernant. Si le « Bernstein » de Joan Peyser reste une référence (1987, Beech Tree Books), le meilleur ouvrage en français est le « Leonard Bernstein » de Renaud Machart (2007, Actes Sud). Récemment a été publié « Famous Father Girl », précieux témoignage de sa fille aînée, Jamie Bernstein. Pour aller au cœur de la vie de ce musicien hyperactif, la meilleure source reste sa correspondance complète, « The Bernstein Letters », publiée en 2013 par Nigel Simeone (Yale University Press).
Les enregistrements de Bernstein chef d’orchestre sont innombrables, notamment à la tête du New York Philharmonic et des Wiener Philharmoniker, ses orchestres de prédilection, et réédités par Universal et Sony dans des éditions monumentales. Mais le meilleur de Bernstein reste les documents vidéos. Il avait signé très tôt dans sa carrière européenne avec Unitel, qui possède un impressionnant legs symphonique (tout Mahler, Brahms, Sibelius, Tchaïkovski, Schumann), publié sur DVD par Deutsche Grammophon. Deux documents vidéos sont aussi très utiles à la connaissance du personnage : « Reflections », film de Peter Rosen (DVD EuroArts), et « The little Drumboy » (DVD Deutsche Grammophon).
Le trésor absolu permettant d'approcher le génie quasi rabbinique de Bernstein pour expliquer la musique reste ses « Young People Concerts », des conférences hebdomadaires avec exemples musicaux retransmises à la télévision dans toute l’Amerique, qui ont grandement contribué à sa réputation. Et, plus élitiste, « The Unanswered Questions », six conférences données dans les années 1970 à Harvard, où il avait été étudiant, portant sur des sujets très élaborés, comme « Délices et dangers de l’ambiguïté ». Des conférences qu'on peut retrouver sur DVD en anglais non sous-titré, éditées par Kultur.
En France
L’hommage français a quant à lui bien commencé, avec deux grandioses représentations par l’Orchestre de Paris et son chœur de sa « Mass », œuvre démesurée aux accents pacifistes créée en 1971, sur fond de guerre du Vietnam, pour l’inauguration du Kennedy Center à Washington. La Philharmonie de Paris lui a consacré un week-end en mai, avec concerts, animation et la projection d’« On the Waterfront », avec Marlon Brando, seule contribution de Bernstein à la musique de film, en 1954. À Radio France, c’est sa symphonie n°3, « Kaddish », qui a créé l’événement, avec comme récitantes Judith et Leah Pisar. France Musique lui rendra hommage tout l’été par une série d’émissions les samedis et dimanches de 11 heures à midi.
Les principaux événements de la fin de cette Année Bernstein seront une série de concerts à l’Auditorium de Radio France les 22, 29, 30 novembre et 5 décembre, avec des œuvres rarement jouées en France telles « Songfest », « The Age of Anxiety », « Missa Brevis » et « Serenade », et un concert-fiction autour des conférences de Harvard avec Lambert Wilson, le 1er décembre. De quoi pénétrer les voies du plus inclassable des compositeurs.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série