Il est chanté, pour le meilleur et pour le pire, par des barytons (Matthias Goerne), ténors (Prégardien père et fils, Ian Bostridge), contre-ténors (Xavier Sabata), et… pour l’innommable, « d’après Schubert », en polonais, par une basse profonde, Stanislasw Baranczak, ou « réapproprié » façon cabaret berlinois par un soprano à la voix fluette et débraillée, Noëmi Waysfeld, et même par un baryton à la voix hors d’usage accompagné par un orchestre de chambre « ancien », Alain Buet.
Le ténor polonais Pavol Breslik l’aborde dans un enregistrement live au festival autrichien d’Hohenems 2018, à la médiocre prise de son. Cet excellent chanteur d’opéra ne convainc pas vraiment, avec son timbre très nasalisé et son expression, qui ne sort d'une certaine torpeur que pour la séquence centrale. On ne sent aucune noirceur dans ce voyage sans retour, alors que le ténor, par des ports de voix forcés et un expressionnisme hors sujet, transforme ces Lieder en airs d’opéra (1 CD Orfeo).
Au sommet de sa carrière opératique, le baryton suédois Peter Mattei poursuit son exploration du monde du Lied allemand, magnifiquement entamée en 2015 par un somptueux enregistrement de Lieder avec orchestre de Gustav Mahler. Cet immense Don Giovanni, Almaviva, Posa, Amfortas, Wolfram, Billy Budd et récemment Wozzeck, a abordé en 2018 Schubert par « le Voyage d’hiver ». En témoigne un magnifique film réalisé par la télévision suédoise, visible un temps sur le site de la SVT mais qui, à notre connaissance, n’a pas été commercialisé. Ont suivi une tournée dans les pays scandinaves, l’enregistrement en studio dans sa ville natale de Piteå, au nord de la Suède, de ce SACD (Super AudioCD) au son impeccable, et un début de tournée internationale.
Ce qui frappe d'emblée à l’écoute, c’est la fraîcheur intacte de la voix du baryton après trente années de scène. Le timbre est magnifique, d’une humanité et d’une singularité incomparables. Le récit se déroule avec une évidence admirable, sur un tempo jamais pressé, avec une infinité de climats, tout en restant dans la tonalité du désespoir sans que jamais ne s’installe la moindre monotonie. Peter Mattei et le pianiste suédois Lars David Nilsson savent trouver pour chaque Lied le ton juste sans sombrer dans aucun excès d’interprétation. Mattei reste la bête de scène que l’on connaît, toujours dans le respect total de l’usage de la mesa di voce. Un admirable parcours et certainement une référence pour longtemps (BIS Records).
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