Octogénaire Brigitte Fassbaender ? C’était hier, semble-t-il, que l’on courait chaque été au festival d’opéra de l’Opéra de Bavière à Munich pour la voir triompher dans les höserolen, ces rôles en pantalon : Chérubin des « Noces de Figaro » de Mozart, Orlofsky de « la Chauve-Souris » de Johann Strauss, et surtout Sexto de « la Clémence de Titus » de Mozart, et son incarnation le plus parfaite, Octavian dit Quinquin, le rôle-titre du « Chevalier à la Rose » de Richard Strauss, dans l’immortelle production réalisée en 1972 par Otto Schenk, dirigée par Carlos Kleiber (les vidéos de cette production et de « La Chauve-Souris » existent sur DVD Deutsche Grammophon).
Tout était en accord chez cette impeccable musicienne, fille du baryton Willi Domgraf-Fassbaender et de l'actrice de cinéma Sabine Peters, née dans la musique et le théâtre. Un physique resté longtemps crédible dans ces rôles travestis écrits pour des voix graves, auquel son timbre mâle et de bronze collait si bien, jusque dans ses fragilités. Et un rayonnement scénique unique.
La cantatrice a abordé ensuite des rôles plus dramatiques, comme Carmen, Charlotte (« Werther » de Massenet), Waltraute (« la Walkyrie » de Wagner), la comtesse Geschwitz (« Lulu » de Berg), Jocaste (« Œdipe » d’Enesco) ou Klytemnestra (« Elektra » de Richard Strauss).
Brigitte Fassbaender était Kammersängerin des opéras de Munich et de Vienne, titre honorifique datant de l’époque impériale. Si elle n'a pas beaucoup voyagé, hors les tournées prestigieuses de ces deux maisons au Japon, aux États-Unis, à Milan, et le Festival de Salzburg, elle a beaucoup enregistré. Particulièrement le répertoire du Lied allemand, dont elle a été un des ardents défenseurs.
Ses deux éditeurs de prédilection, EMI et Deutsche Grammophon, à qui elle a donné l’essentiel de son travail de studio, lui consacrent chacun un coffret. Ils reflètent fidèlement la superbe carrière de la chanteuse, couronnée, une fois la voix rangée, par un travail de metteur en scène et de récitante.
Le coffret EMI, « The Great Lieder Recordings » (8 CD), reprend ses meilleurs enregistrements de Lieder : le « Voyage d’Hiver » de Schubert (1988), les « Mélodies tziganes » de Dvorak et celles de Brahms avec Karl Engel. Et aussi Wolf, Mendelssohn, Liszt, « les Amours du Poète » de Schumann (1983), avec le compositeur Aribert Reimann au piano. Quelques faces sont consacrées à l’oratorio (Bach, Haendel), à l’opéra et à l’opérette viennoise, avec de succulents extraits de « Martha » de von Flotow et bien sûr de « la Chauve-Souris ».
Le Coffret Deutsche Grammophon, « The Brigitte Fassbaender Edition » (11 CD), regroupe les enregistrements de sa maturité vocale, complémentaires pour le Lied avec les deux autres cycles de Schubert, d’autres Schumann et Wolf, plus de Liszt et de Mahler, Schoenberg, ainsi que Loewe, Richard Strauss, Brahms, Moussorgski. Pour l’opéra, des extraits du « Trouvère », de « Tristan et Isolde », de « Cosi fan Tutte »et de l’insurpassable « Hänsel et Gretel » d'Humperdinck. Le livret est magnifiquement illustré, notamment de photos avec ses accompagnateurs de prédilection, Jean-Yves Thibaudet, Irwin Cage, Aribert Reimann.
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