Auteur de drames familiaux remarquables, comme « Nobody Knows » ou « Tel père, tel fils », le Japonais Hirokazu Kore-Eda offre avec « The Third Murder » un beau film noir aux subtiles, voire indéchiffrables, manipulations psychologiques.
Au début, tout semble clair. Un avocat rompu aux arguties judiciaires doit défendre un homme accusé de vol et d'assassinat et qui a avoué, l'enjeu étant de lui éviter la peine de mort. Le cas ne l'intéresse pas plus que ça. Mais au fil de l'enquête, des discussions avec l'accusé et des premiers débats, il est conduit à revoir ses certitudes et même sa conception de la justice.
Le spectateur, s'il en sait un tout petit peu plus, suit le même fil d'une pelote qui apparaît de plus en plus embrouillée. Tandis que les personnages principaux, les avocats, l'accusé, la fille et l'épouse de la victime prennent de plus en plus d'épaisseur.
Le cinéaste dit s'être inspiré, sur le plan visuel, des polars américains des années 1950. Sa mise en scène précise, quasi chorégraphique, le jeu des costumes sombres et des rares tâches de couleur contribuent à la montée de la tension. La musique d'Einaudi ajoute sa touche. Du cinéma exigeant pour une histoire très humaine et une réflexion intelligente sur la justice et la culpabilité.
Une fable animée
Avec « l'Île aux chiens », c'est un Japon imaginaire que propose Wes Anderson, grand admirateur du cinéma japonais (de Kurosawa à Miyazaki). Il signe là son deuxième film d'animation après « Fantastic Mr Fox », réalisé en stop-motion avec des marionnettes et des maquettes. Le scénario, écrit avec Roman Coppola et Jason Schwartzman, met en scène des chiens qui, à cause d'une épidémie, ont été bannis sur une île jonchée de déchets, et un orphelin de 12 ans qui part à la recherche de son compagnon à quatre pattes. Une fable primée au festival de Berlin (Ours d'argent, pour la meilleure mise en scène) et dont l'avant-première à Londres a été ouverte aux chiens « bien élevés » (avec leurs maîtres).
Et aussi
Deniz Gamze Ergüven, la réalisatrice franco-turque de « Mustang », évoque dans « Kings » les émeutes raciales qui, en 1992, ont suivi l'acquittement des policiers auteurs du sauvage passage à tabac de l'automobiliste noir Rodney King. Cela à travers l'histoire d'une mère célibataire (Halle Berry), des enfants qu'elle a recueillis et tente de protéger, et d'un voisin (Daniel Craig), rare Blanc dans ce quartier défavorisé de Los Angeles peuplé de Noirs, d'Hispaniques et de Coréens.
Côté divertissement, « Taxi 5 », de et avec Franck Gastambide. Poursuites et gags en espérant retrouver, vingt ans après, le succès du premier « Taxi », signé Gérard Pirès sur un scénario de Luc Besson. C'est le premier film français réalisé en 4DX (mouvements des sièges et effets sensoriels, tels vent, pluie, odeurs...).
Et « Sherlock Gnomes », animation, suite de « Gnomeo et Juliette », dont Elton John est le producteur (et auteur de deux chansons), pour s'amuser avec Sherlock Holmes dans l'univers des nains de jardin (à partir de 5-6 ans).
Fassbinder et Varda
Rainer Maria Fassbinder (1945-1982, 40 films) sera sur de nombreux écrans, avec des rétrospectives à Paris (Cinémathèque, jusqu'au 16 mai), Nantes (Cinématographe, 22 avril-19 mai) et Lyon (Institut Lumière, 4 mai-1er juillet), des resorties en salle (7 films le 18 avril et 7 films le 2 mai), des rééditions en coffrets DVD et Blu-ray (Carlotta) et la sortie (au cinéma et en DVD) de sa série télé inédite « Huit Heures ne font pas un jour ».
Les nombreux admirateurs d'Agnès Varda iront quant à eux à la Galerie Nathalie Obadia, à Paris, près de Beaubourg, contempler sa troisième cabane de cinéma, « La serre du Bonheur », dont les verrières sont faites des pellicules 35 mm d'une copie entière de son film « le Bonheur » tandis qu'à l'intérieur poussent de faux tournesols (du 14 avril au 31 mai).
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