* Au musée de l'Orangerie, jusqu'au 14 décembre, « Giorgio de Chirico. La peinture métaphysique ». Chirico (1888-1978) arrive à Paris en 1911. Les quatre années qu’il y passe seront les plus créatives de sa vie.
Élevé en Grèce, Chirico étudie à l’Académie des beaux-arts de Munich. Il est marqué par les œuvres mythologiques de Böcklin et Max Klinger et la lecture de Nietzsche, qui « abolit le sens en art ». À Turin, il revient sur les pas du philosophe, qui y avait erré victime de crises de démence. « La Récompense de la devineresse », qu’il présente au Salon à son arrivée à Paris, reprend les arcades de Turin, la figure d’Ariane de la mythologie grecque, le chemin de fer fumant faisant référence à son père, ingénieur ferroviaire.
À Paris, il a déjà les concepts de sa peinture, mais l’effervescence de la création artistique, les diagonales des tableaux de Marocains de Matisse, les perspectives tronquées de Picasso l'aident à mettre en place son langage, qualifié de « métaphysique » par Guillaume Apollinaire. C’est en Ulysse aveugle, poète visionnaire capable de voir le passé et le futur qu’il représente son nouvel ami.
Un sentiment d’étrangeté naît de ses édifices archaïques, des figures symboliques, des perspectives irréelles associées à des ombres qui ne correspondant pas à l’heure des pendules. Le peintre cherche le mystère derrière l’apparence des choses, comme Rimbaud, dont il découvre les poèmes.
Mobilisé en 1915 à Ferrare, Chirico ne peint que des natures mortes métaphysiques. À l’hôpital militaire de la ville, avec son ami Carlo Carra, signataire de 1910 du Manifeste de la peinture futuriste, c'est avec des prothèses, des chaises d’électrochocs, des mannequins mutilés qu’ils dénoncent l’horreur de la guerre.
Ces années marqueront le reste de son œuvre et sa postérité, Giorgio Morandi et les surréalistes. André Breton découvre en 1919 dans la galerie de Paul Guillaume, qui avait été le premier à l’exposer, « le Revenant » (1914), qu’Aragon nomme « le Cerveau de l’enfant ». Un homme torse nu les yeux clos semble lire un livre. Chirico est pour Breton le précurseur « d’une mythologie moderne encore en formation », qui inspirera entre autres Man Ray, Raoul Haussmann, Yves Tanguy et René Magritte.
* À la BnF, jusqu'au 16 décembre, « Josef Koudelka. Ruines ». Avec son « œil de peintre », selon les mots d’Henri Cartier-Bresson, le photographe d'origine tchèque, né en 1938, naturalisé français en 1987, a parcouru de 1991 à 2011 tous les hauts lieux de la culture grecque et latine autour de la Méditerranée. Il y a trouvé « le mariage de la beauté et du temps ». Au total 19 pays, 200 sites archéologiques qui constituent le berceau de notre civilisation.
En 110 immenses photographies panoramiques en noir et blanc, jamais montrées jusqu’ici, un regard sur la beauté chaotique des ruines, vestiges de monuments transformés par le temps, la nature, la main de l’homme et les désastres de l’Histoire.
– musee-orangerie.fr
– bnf.fr
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