Au XIXe siècle, le premier conservateur du musée des Beaux-Arts de Lille (pba.lille.fr) fait des achats remarquables : la « Médée furieuse » de Delacroix, « l’Après-midi à Ornans » de Courbet, « les Jeunes et les Vieilles » de Goya, « la Tentation de saint Antoine » de David Teniers le jeune.
La collection est complétée au fil des ans par des Rubens, Van Dyck et de riches donations. En particulier celle du Lillois Jean-Baptiste Wicar, élève d’Ingres, grand collectionneur en Italie, membre de la commission créée par Bonaparte pour choisir les œuvres qui seront « transférées » (en fait réquisitionnées) en France. Il lègue au musée plus de 1 000 dessins italiens, dont 16 de Raphael et d’autres du Titien, du Parmesan, de Botticelli, et un bas-relief de Donatello.
Les impressionnistes arriveront avec les donations de la famille Masson. Quatorze plans-reliefs de villes fortifiées d’Europe du Nord (Lille, Tournai, Charleroi, Maastricht…), réalisés à partir de 1668, enrichissent encore les collections.
Art moderne et art brut
En respectant les 100 kilomètres autorisés actuellement, d’autres lieux sont aussi à visiter. À Villeneuve-d’Ascq, le LaM (musee-lam.fr), ouvert en 1983, a bénéficié de deux grandes donations. La première, d’art moderne et contemporain, de Roger Dutilleul et Jean Masurel en 1979. Dutilleul est un des premiers collectionneurs des cubistes (Braque, Picasso, Léger) et de Modigliani. Il s’intéresse aussi aux naïfs et à d’autres contemporains comme Lanskoy. Il initie son neveu Jean Masurel, négociant lainier du Nord, à l’art contemporain et lui lègue sa collection. Ce dernier oriente ses choix vers les surréalistes, Joan Miró, Paul Klee, Nicolas de Staël…, et encourage des artistes de la région, comme Eugène Leroy et le sculpteur Dodeigne. En 1979, il donne une partie de sa collection à la Communauté urbaine de Lille, initiant ainsi la création du musée.
Depuis cette date, le fonds d’art moderne s’enrichit d’œuvres liées à la collection d’origine. Quand Jean Dubuffet, premier collectionneur d’art brut, donne sa collection à la ville de Lausanne, l’association l’Aracine, voulant un ancrage français, réagit en offrant, en 1999, 3 500 œuvres d’art brut, avec ses plus célèbres représentants, Adolf Wölfli, Aloïse Corbaz, Henry Darger… Ainsi leLaM est le seul musée en France qui permet le dialogue de ses différentes cultures.
Au fil de l'histoire
Il ne faut pas manquer de visiter la grande galerie du Louvre-Lens (louvrelens.fr), inauguré en 2012. Grâce à 200 prêts du Louvre régulièrement renouvelés on traverse l’histoire, avec les grandes civilisations (Égypte, Grèce, Mésopotamie), de 3 500 avant J.-C. jusqu’au milieu du XIXe.
Au musée des Beaux-Arts d’Arras (arras.fr), voir la salle des Mays, qui expose une partie des grands tableaux commandés entre 1630 à 1707 par la corporation des orfèvres parisiens aux peintres les plus célèbres, offerts chaque 1er mai à Notre-Dame de Paris.
À la Chartreuse de Douai (museedelachartreuse.fr), la très belle collection de peintures des écoles du Nord des primitifs au XVIIe siècle.
À Croix, la Villa Cavrois (villa-cavrois.fr) de l’architecte Mallet-Stevens est emblématique du courant moderniste des années 1930. Paul Cavrois, fabricant de tissus, souhaitait « un cadre de vie sain, confortable et moderne » à distance des usines.
À Roubaix, la célèbre piscine Art Déco construite en 1922 est depuis 2001 la Piscine - Musée d’art et d’industrie André Diligent (roubaix-lapiscine.com). Succédant à l’ancien musée national de la ville, musée industriel élargi aux beaux-arts, il est l'héritier d’une riche collection de textiles, du Groupe de Roubaix, de céramiques de Sèvres provenant des expositions universelles, de l’atelier roubaisien du portraitiste mondain Jean-Joseph Weerts (1846-1927), de dépôts du musée d’Orsay, du musée national d’Art Moderne, du Fonds national d’art contemporain, et, récemment, du fonds d’atelier d'Henri Bouchard (1875-1960), sculpteur naturaliste du monde du travail. Cet assortiment hétéroclite fait de ce « musée solidaire », ancré dans l’histoire de la ville, très attentif au public, en particulier les jeunes, et ouvert aux artistes contemporains, un lieu incontournable de la région.
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