La capitale alsacienne fut, en 2012, la première ville à prendre en charge la prescription de sport par les médecins généralistes, en finançant les abonnements et les équipements nécessaires à des activités comme le vélo, la natation, l’athlétisme et la marche de certains malades chroniques.
Cette expérience locale a été reprise ou complétée par d’autres villes et, aujourd’hui, le « réseau des villes Sport Santé sur Ordonnance » (SSO) ne compte pas moins de 70 collectivités, incluant aussi bien Paris ou Marseille que la Polynésie française et la Réunion, en passant par Caen, Carcassonne ou Romans sur Isère. Le modèle initié à Strasbourg par le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire chargé de la santé, a fait ses preuves en matière de satisfaction des patients comme des médecins, nombreux à constater que les activités qu’ils ont prescrites ont des effets spectaculaires, tant physiques et biologiques que psychologiques.
Nationaliser les programmes
Participant à ces Assises, la ministre des Sports Laura Flessel a rappelé qu’un nombre croissant de disciplines contribuent désormais à la guérison des malades : le dispositif Riposte, initié à Toulouse, propose aux personnes atteintes d’un cancer du sein de pratiquer l’escrime pour une meilleure récupération fonctionnelle après chirurgie, et a été repris par le CHU de Nancy et l’institut de Cancérologie de Lorraine. La ministre a rappelé sa volonté de « nationaliser les programmes qui fonctionnent », dans le cadre de la création des 500 « maisons du Sport Santé » annoncée par Emmanuel Macron. Elles constitueront « des lieux d’innovation rassemblant des professionnels du sport et des personnes éloignées de la pratique sportive », et feront appel aux technologies de réalité virtuelles pour développer des pratiques sportives accessibles au plus grand nombre.
Avec leurs magnifiques bassins permettant déjà aux patients de faire de la natation avec des moniteurs spécialisés, les anciens bains municipaux de Strasbourg, en cours de rénovation, deviendront très logiquement le siège de la « maison du SSO » locale. Mais les ateliers des Assises, fortement suivis tant par les médecins que par les professionnels du sport, se sont interrogés sur l’évolution à moyen terme des dispositifs. La plupart des villes prennent en charge, pendant quelques mois ou quelques années, les dépenses liées au sport des patients à qui il a été prescrit. Or, le SSO concerne souvent des patients peu fortunés, qui ne peuvent payer seuls les abonnements ou les équipements à l’issue du temps de prescription. Dans ce cas, remarquaient plusieurs médecins, l’arrêt du sport a des effets dramatiques, tant physiques que psychologiques. En outre, soulignent les fédérations sportives, les clubs investissent dans la formation de moniteurs de sport santé, mais ne peuvent pas trop dépenser pour cela, ni toujours réduire leurs tarifs. Ces constatations amènent les promoteurs du SSO à souhaiter un cadre financier plus précis.
Pour un forfait de 150 euros
À l’image de ce qui se fait pour la prescription de substituts nicotiniques, le Dr Feltz aimerait que les patients en SSO puissent bénéficier d’un forfait de 150 euros par an pour payer leurs activités sportives à l’issue des périodes prescrites. Cette somme pourrait être prise en charge par la Sécurité sociale ou les Mutuelles. En raison de la « rentabilité » du SSO en matière de diminution des prescriptions de médicaments ou d’actes, ce forfait serait selon lui vite amorti. Le SSO espère aussi bénéficier du soutien, y compris financier, d’autres partenaires dont les régions. Enfin, les Assises ont étudié la manière dont le sport santé est prescrit par les médecins, tant dans les villes françaises qu’en Suisse ou au Québec. De plus, si le monde de la santé a su bénéficier de l’apport du sport, la réciprocité devrait être encouragée : « Demain, relevait un médecin, on pourrait imaginer un sport santé qui, pour les sportifs, signifierait vraiment un sport sans dopage ni violences ! ».
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série