LE DEUXIÈME film de François Favart, après l’intéressant « Rôle de sa vie » (qui a valu un césar à Karine Viard en 2005), arrive presque à la même conclusion que celui de Michael Moore : le système – en gros le pouvoir de l’argent – finit le plus souvent par l’emporter. Mais quand l’un sépare les bons et les méchants, l’autre se refuse à tout manichéisme et se défend de donner des leçons. Et ce n’est pas le moindre des mérites de « la Sainte-Victoire » que de montrer l’ambiguïté de ses personnages. Presque tous sont pris au piège de compromis qu’ils n’ont pas souhaité.
Au départ de ce thriller politique, un petit architecte d’Aix-en-Provence, issu des cités, en recherche de reconnaissance sociale et de marchés publics et prêt à beaucoup de choses pour les obtenir. Et un député qui brigue la mairie pour la bonne cause – réaliser le programme social dont il pense que la ville a besoin –, mais n’a guère de chances contre le tout-puissant maire sortant. Les écolos vont s’en mêler, avec leur combat contre une antenne-relais trop proche d’une école.
Le scénario de Favart est bien informé et habile, ménageant un suspense aussi bien de l’action que de la psychologie, celle des deux protagonistes principaux comme d’une dizaine d’autres personnages, qui ne sont jamais négligés.
La confrontation des deux hommes, qui change de nature au fil du temps, est savoureuse. Clovis Cornillac ne lésine pas sur les moyens et Christian Clavier rappelle qu’il peut être un bon acteur, sobre et intelligent. Autour d’eux Sami Bouajila, Valérie Benguigui, Marilyne Canto, Michel Aumont et la charmante Vimala Pons ont tous la possibilité de faire valoir les motivations de ceux qu’ils incarnent.
Avec les beaux paysages de la Sainte-Victoire et quelques réflexions amusantes sur l’art ou la politique, le film achève de convaincre. Même s’il ne finit pas aussi bien qu’on le souhaiterait.
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