TOURISME : À Saint Petersburg, en Floride

Dali à la plage

Publié le 08/12/2011
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SITUÉE sur une immense péninsule entre la baie de Tampa et le golfe du Mexique, St. Pete, comme ses habitués la nomment affectueusement, doit son nom à un richissime émigré russe, l’un de ses fondateurs en 1888, qui la baptisa en hommage à sa ville natale des bords de la Neva. La ville abritait depuis 1982 une époustouflante collection d’œuvres de Salvador Dali, provenant de la collection personnelle d’Albert Reynold Morse, riche industriel de Cleveland, en Ohio, qui, avec sa femme Eleanor, se lia d’amitié avec l’artiste espagnol, réfugié aux États-Unis, avec sa muse Gala, dans les années 1940.

Inauguré en janvier dernier, le nouveau musée Dali est à la mesure de la gloire incontestée du génie fou du surréalisme. Conçu par l’architecte Yann Weymouth, qui travailla avec I.M. Pei pour la construction de la pyramide du Louvre, le musée, étrange building en forme de dôme de verre bleuté évoquant l’œil d’une mouche géante, est spectaculaire avec ses 20 000 m2.

À l’intérieur, un monumental escalier en spirale, chère au maître catalan, symbolisant un extrait d’ADN, conduit aux salles d’expositions. On peut y admirer la plus grande collection au monde, hors d’Espagne, des œuvres de Dali, soit une centaine de peintures à l’huile, plus de 100 gouaches de toute beauté et plus de 2 00 dessins, sculptures et photos du pape du surréalisme.

Toutes les époques de la vie du peintre y sont représentées, de la période impressionniste jusqu’à celle des tableaux immenses, en passant bien sûr par la période surréaliste, qui fit sa renommée dans le grand public. Aux côtés d’œuvres émouvantes, comme l’« Autoportrait » (1921) de l’artiste adolescent avec sa pipe et son écharpe rouge, les portraits de Gala ou celui de « Mon frère mort » (1963), représentant le décès de son frère mort neuf mois avant sa naissance, drame qui l’obsédera sa vie entière, on peut admirer la plus grande toile jamais peinte par l’artiste, la superbe « Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb », œuvre spectaculaire commandée pour une galerie new-yorkaise installée sur Columbus Circus et qui n’a jusqu’à ce jour jamais quitté les États-Unis. Voisinant avec les gadgets pour touristes célébrant jusqu’à la nausée l’emblématique montre molle ou la moustache en crocs dalinienne, on trouve dans la boutique de très belles reproductions du peintre de Figueras.

Outre The Salvador Dali Museum, son joyau culturel, St Pete possède également plusieurs autres musées, comme le Museum of Fine Art, renommé pour ses collections d’arts européen, américain, précolombien et asiatique. On y trouve notamment quelques belles œuvres de peintres français, comme Monet (« Le Parlement, effet de brouillard », « Londres »), Cézanne (« Au coin des bois »), Berthe Morizot, et des statues de Rodin.

Trésors naturels.

St Pete n’est pas pour autant une ville dédiée au seul art. La cité balnéaire et ses environs regorgent de trésors naturels ou historiques. En bord de la marina et du port, se détache la silhouette ocre et rose du Vinoy, palace mythique des États-Unis, avec ses longs halls dallés de terres cuites, ses galeries aux balcons de bois, ses salons immenses et ses jardins luxuriants évoquant les douceurs passées de l’Amérique espagnole. L’hôtel abrite en son sein une superbe collection de verres soufflés de Chilul, à ne pas manquer ;

Non loin de là, sur St Pete Beach, l’étonnant Loew Don Cesar trône au milieu des sables face à la mer. Pâtisserie rose ornée de six tourelles de château de conte de fée, ce palace bâti en 1928 fut longtemps le rendez-vous de la bonne société et des gentlemans flamboyants de la prohibition. Des terrasses de ses luxueuses chambres, on peut assister à de spectaculaires levers de soleil sur le golfe du Mexique.

JACQUES CHAMBAZ
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9055