Action et divertissement, d'abord. On ne saurait l'ignorer, « Mission : Impossible - Fallout », qui débarque le 1er août, a été tourné (par Christopher McQuarrie) en partie à Paris et Tom Cruise a pris tous les risques pour les poursuites et cascades habituelles. De l'action aussi avec « Papillon » (15 août), avec Charlie Hunnam et Rami Malek dans les rôles tenus en 1973 par Steve MacQueen et Dustin Hoffman des évadés du bagne de Cayenne (d'après l'autobiographie d'Henri Charrière, alias Papillon).
Et puis on va chanter à nouveau avec les ABBA grâce à « Mamma Mia ! Here we go again » (25 juillet), d'Ol Parker, où l'on retrouve Meryl Streep et ses trois anciens prétendants (Pierce Brosnan, Colin Firth et Stellan Skarsgard) tout en découvrant ce qui s'est passé dans leur jeunesse.
Le 1er août, on a rendez-vous avec « Une famille italienne », celle réunie par Gabriele Muccino sur une île pour célébrer les 50 ans de mariage des aînés ; mais la fête se gâte quand, pour cause de tempête, tout le monde est coincé pendant deux jours, les vieux conflits se réveillant.
Noir c'est noir
Imper et démarche à la Columbo, scansion entre Jouvet et Gainsbourg, dans « Fleuve noir » (18 juillet), d'Érick Zoncka, Vincent Cassel est un policier usé qui enquête sur la disparition d'un adolescent. Avec sa mise en scène appuyée, son scénario débordant (inspiré d'« Une disparition inquiétante », de l'Israélien Dror Mishani), un film à l'ancienne qui n'est pas sans charme ni atouts (dont Sandrine Kiberlain dans le rôle de la mère, et Romain Duris).
Le 18 juillet également est sorti « The Guilty », premier long métrage du Danois Gustav Möller, un huis-clos en temps réel où un policier cherche à sauver une femme kidnappée, prix du public à Sundance et prix de la critique au festival du film policier de Beaune. Grand Prix du même festival, « Une pluie sans fin » (25 juillet), signé Dong Yue, évoque la Chine de la fin des années 1990 à travers la traque d'un tueur en série qui s'en prend aux jeunes femmes. Un polar encore, mais côté action et comédie, « le Monde est à toi » (15 août), de Romain Gavras, avec Karim Leklou en petit dealer et Isabelle Adjani en pickpocket de luxe.
Prix du jury au festival de Sundance, « Come as you are » (18 juillet), de Desiree Akhavan, sur une adolescente (Chloë Grace Moretz) envoyée dans un centre chrétien de reconversion pour gays.
Sombre et comique à la fois, « Arythmie » (1er août), du Russe Boris Khlebnikov, la crise d'un couple mais aussi, comme il s'agit de médecins urgentistes, portrait de la Russie à travers les différents patients et l'hôpital en tension où ils travaillent.
Le 1er août aussi, on aura le bonheur de retrouver la grande Emma Thompson dans « My Lady », de Richard Eyre, adapté par Ian McEwan de son propre roman, « The Children Act ». Elle y joue une juge de la Haute Cour britannique qui doit se prononcer sur le cas d'un adolescent atteint de leucémie et qui, Témoin de Jehovah, refuse la transfusion. Le 8 août, voici « Mary Shelley », ou comment une très jeune fille (jouée par Elle Fanning) s'enfuit avec un poète (Percy Shelley), puis, lors d'un été en Suisse chez Byron, à 18 ans, invente un personnage terrifiant, la créature du Dr Frankenstein.
Déjà la rentrée
La rentrée du cinéma, avec les grands films d'auteur, entre autres, c'est en général la deuxième quinzaine d'août. « Le Poirier sauvage », de Nuri Bilge Ceylan, prend de l'avance en sortant le 8 août. Il faut espérer qu'il restera assez longtemps sur les écrans, au moins jusqu'au début de septembre, pour que le maximum de spectateurs puisse profiter de cette belle balade mélancolique en compagnie d'un jeune homme qui se cherche, ses rêves de devenir écrivain menacés par les dettes de son père. Les trois heures passent vite et la poésie contemplative de certaines séquences rafraîchit le regard.
On ne manquera pas, à partir du 22 août, « BlacKkKlansman », dans lequel Spike Lee raconte l'incroyable histoire du policier noir qui, en 1978, réussit à infiltrer le Ku Klux Klan, dans la bonne ville de Colorado Springs. Le cinéaste de « Jungle Fever » et de « Malcolm X » est toujours aussi efficace et ses acteurs John David Washington (le fils de Denzel) et Adam Driver ne le sont pas moins. Alors on lui pardonnera s'il relie de manière un peu trop démonstrative les suprémacistes blancs d'hier à ceux d'aujourd'hui, et les victimes noires des années 1970 à celles des années Trump. D'ailleurs, n'est-ce pas ce qu'il fallait démontrer ?
Le 29 août, on pourra découvrir un autre film en compétition à Cannes et très apprécié, « Burning », du Coréen Lee Chang-dong, inspiré d'une nouvelle d'Haruki Murakami, qui met en scène un attachant trio, un garçon d'origine rurale qui rêve de devenir écrivain, une fille fantasque et un jeune homme riche qui a un étrange passe-temps, brûler des serres. Un film un peu long (2 h 28) mais à l'atmosphère prenante, avec son mystère et les indices semés au fil de scènes fortes.
Signalons enfin la sortie le 29 août de « Bonhomme », de Marion Vernoux, dans lequel Nicolas Duvauchelle incarne un homme victime d'un traumatisme frontal qui déchaîne sa sexualité et Ana Girardot sa fiancée.
Et bien sûr, parmi les bonnes reprises de l'été, l'inestimable « Voyage au bout de l'enfer » de Michael Cimino, restauré en 4K (25 juillet). Ainsi que, à partir du 1er août, une rétrospective Yasujiro Ozu en 10 films.
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