RÉSUMONS. Composé en 1869 d’après une pièce de Pouchkine adaptée par lui-même, Moussorgski révisa son opéra en 1872. Cette version définitive fut réorchestrée par Rimski-Korsakov en 1896, puis Chostakovitch en 1940. Par bonheur, la tendance est de revenir aux versions originales de Moussorgski, oubliant tous les tripatouillages du passé.
De Moscou, subsistent deux versions enregistrées au Bolchoi, dans les deux cas de la production de Baratov qui a fait le tour du monde et incarne le réalisme les plus poussiéreux, le règne du carton-pâte, de la toile peinte et de la perruque grossière. Entre les deux versions disponibles, espacées de neuf ans, on peut constater qu’aucun changement ne s’est produit, les distributions sont quasiment identiques. En 1987, Alexander Lazarev dirige sans passion, Nesterenko, le titulaire du moment, est un bon Boris sans plus, personne ne brûle les planches mais c’est un document historique à connaître, même s’il s’agit de la version Rimski, elle-même très mutilée par des coupures et l’inversion de la scène finale (1 DVD Warner). On lui préférera la captation de 1978, plus finement dirigée par Khaikine, avec Nesterenko, plus frais vocalement et un meilleur Piméne, V. Jaroslastev. Son et image plus acceptables, et, surtout, dans ce qui reste de l’acte polonais amputé des deux tiers, l’immense Irina Archipova, grande gloire du Bolchoi et du chant soviétique, qui donne à Marina un relief saisissant. C’est aussi un des rares témoignages visuels de cette grande artiste (2 DVD Via Classic).
Occasion manquée.
Ce qui aurait pu être une alternative de taille à ce traditionalisme sclérosé est une occasion manquée. En 1983, le cinéaste russe Andrei Tarkovski montait au Covent Garden de Londres un « Boris » quasi cinématographique, le découpage en scènes s’y prêtant bien. Elle ne fut filmée que sept ans plus tard mais à Saint-Pétersbourg, sous la direction sage de Valery Gergiev. En pleine renaissance du Théâtre Mariinsky certes, mais avec une troupe russe et de mauvaises habitudes théâtrales locales. De la distribution londonienne reste le grand Boris de Robert Lloyd, le seul crédible théâtralement, et de solides interprètes russes, comme Olga Borodina, Sergi Leiferkus, Larissa Dyatkova. Cependant, il s’agit d´un retour salutaire à la version originale de Moussorgski avec l’acte polonais complet, atout irréfutable pour acquérir cette captation soignée (2 DVD Philips).
Des versions modernes occidentales de Boris existent, avec de grands interprètes, tels Orlin Atanasov, Matti Salminen. On n’espère pas vraiment la commercialisation du film réalisé par Andrzej Zulawski en 1989 par Erato, sous la direction de Mstislav Rostropovitch, qui fut à juste titre très controversé. En revanche, serait vraiment bienvenue la captation faite par Arte des représentations salzbourgoises de la formidable mise en scène d´Hubert Wernicke sous la direction de Claudio Abbado en 1998, avec le Boris d´Anatoli Kotcherga, version originale de l´œuvre et première vraie tentative de sortir Boris de son corset traditionnel.
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