« BALLAR entre passos » (Danser entre les pas) est le credo de la Compagnie Antonio Gades, trente danseurs, musiciens et chanteurs, présidée par la propre fille du danseur, l’actrice Marie Esteve, et dirigée par Stella Arauzo, ancienne soliste de la première compagnie.
Il y a dans l’histoire du flamenco un avant et un après Gades. Il a ouvert un chemin que tous n’ont pas suivi, d’où l’importance de la fondation Gades, créée en 2004 pour la transmission et la continuation de son travail pionnier. Les chorégraphies de Gades étant les plus anciennes dans l’histoire de la danse espagnole à être représentées (« Noces de sang » a 40 ans), elles font aujourd’hui office de classiques.
Située depuis 2006 à Getafe dans les environs de Madrid, au Théâtre Federico Garcia Lorca, la fondation Gades, dirigée par sa veuve Eugenia Eiriz, a donc pour vocation de conserver la tradition et, avec l’aide d’anciens de la compagnie, comme la danseuse Stella Arauzo et Josep Torrent, collaborateurs de la première heure, de produire en Espagne et dans le monde entier les cinq grands ballets du chorégraphe. Lieu passionnant au-delà du culte, elle conserve les costumes originaux, archives, vidéos, tous les documents relatifs à Gades et des formidables collections de dessins ayant appartenu à ce génial artiste aux goûts extrêmement éclectiques.
Aujourd’hui, la Compagnie Gades est une parfaite osmose entre les nouveaux danseurs, très demandeurs, et les plus anciens, chargés de transmettre l’histoire, donner des conseils et des explications. Au point que les jeunes finissent par avoir l’impression d’avoir connu Gades, chaque anecdote ayant son importance dans leur formation. Aujourd’hui, dans ce qu’est devenu le culte du flamenco, c’est d’avantage la technique qui impressionne le public. L’apport de Gades est qu’en peu de pas on transmet un message beaucoup plus intérieur. La signature et grande difficulté de son style est ce qui doit passer la rampe avec aussi peu de mouvements. Stella, la chorégraphe, passeuse de ce style, prévient les jeunes : « Sa technique est si unique qu’elle nécessite tout un processus d’adaptation. Difficile après de s’en défaire ! » Autre difficulté : raconter une histoire par des attitudes et faire s’exprimer un personnage sans parole, les œuvres ayant toutes un substrat littéraire, de Mérimée à Lope de Vega et García-Lorca. D’où l’importance de la figuration, la présence des acteurs sur la scène dès le début de l’action, même s’ils ne font rien, étant fondamentale pour apporter une énergie et créer une atmosphère, comme celle du pueblo, si importante dans ces récits qui sont toujours des histoires du peuple.
Ils seront tous là, fin décembre, au Palais des Congrès, avec Stella Aurauze, chorégraphe depuis 31 ans, le guitariste Enrique Pantoja, le plus ancien, déjà venu en 1986 avec Cristina Hoyos. La dernière venue à Paris de la compagnie datait de 1998. Ne laissez-pas passer cette nouvelle occasion.
Palais des Congrès de Paris (tél. 0892.050.050 et www.viparis.com), 12 représentations du 26 décembre au 5 janvier. Places de 20 à 100 euros. Les quatre ballets présentés à Paris sont édités sur 3 DVD sous le label Teatro Real Madrid (www.teatro-real.com et www.antoniogades.com).
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