Au cinéma, « Beale Street », « l'Intervention »

De l'amour et du courage

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Publié le 31/01/2019
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Cinéma-Beale Street

Cinéma-Beale Street
Crédit photo : TATUM MANGUS/ANNAPURNA PICTURE

« Une histoire d'amour ponctuée de messages politiques » : ainsi l'actrice principale, la jeune et très douée Kiki Layne, résume-t-elle « Si Beale Street pouvait parler ». Tandis que le réalisateur Barry Jenkins parle de la force des relations humaines, affection et complicité, qui protège ses personnages et grâce à laquelle « pour les Noirs, la vie mérite d'être vécue et qu'on peut encore se battre pour un rêve américain qui n'a pas tenu ses promesses ».

Barry Jenkins a signé « Moonlight », oscar 2018 du meilleur film, et s'il parle d'aujourd'hui, c'est à partir du roman de James Baldwin, qui se situe à Harlem dans les années 1970. Le récit est concentré sur le drame de Tish et Fonny : Tish (19 ans) et Fonny s'aiment, mais Fonny se retrouve en prison et Tish et sa famille tentent de l'en sortir. Un récit quasi linéaire, densifié par la mise en scène au plus près des personnages, la construction qui dévoile peu à peu la réalité multiforme derrière ce qui arrive à Fonny (une erreur judiciaire), enrichie par une musique subtilement adaptée aux états émotionnels et quelques photos historiques sur le sort des Noirs.

Djibouti et le GIGN

En février 1976, à Djibouti, un bus de ramassage scolaire est détourné par des terroristes indépendantistes et immobilisé à la frontière avec la Somalie, entre gendarmes français et soldats somaliens. Un groupe d'intervention de la gendarmerie, constitué de tireurs d'élite, est envoyé sur place.

Même si l'on connaît en gros le dénouement, puisque « l'Intervention » s'inspire de faits réels, le suspense est efficace. Avec la musique, les paysages désertiques, le rythme – des scènes d'action violente entrecoupées d'attente à la « Désert des Tartares » –, Fred Grivois donne à son deuxième film l'allure d'un western. Plutôt bon.

Au passage les atermoiements du gouvernement Giscard sont discrètement critiqués. Le groupe des cinq Samouraïs deviendra quant à lui le GIGN. Sur ce plan, l'hagiographie n'est pas loin, mais c'est bien du cinéma. Avec Alban Lenoir, le chef de bande, Olga Kurylenko, l'institutrice, et Vincent Perez, le galonné.

Et aussi

Les Verneuil, leurs filles et leurs futurs gendres avaient attiré 12 millions de spectateurs, heureux de pouvoir rire avec bonne conscience de clichés racistes. Les revoilà dans « Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu ? », toujours signé Philippe de Chauveron, dans lequel les jeunes couples sont tentés par l'expatriation tandis que les parents Verneuil s'emploient à leur vanter les charmes de la France. Christian Clavier, Chantal Lauby et la bande font le travail, mais le comique est un peu répétitif.

Dans « À cause des filles », Pascal Thomas, comme il l'a souvent fait, enfile les histoires, au soir d'une noce que le marié a fui, une comédie avec José Garcia, Marie-Josée Croze, Audrey Fleurot, entre autres. Valeria Bruni Tedeschi poursuit quant à elle son chemin d'autofiction en mettant en scène avec humour, dans « les Estivants » une femme aux prises avec ses angoisses et ses proches (avec Pierre Arditi, Valeria Golino).

« Pearl », d'Elsa Amiel, a pour héroïne une culturiste (jouée par la culturiste Julia Föry) qui, à la veille d'une importante finale, voit débarquer son ex-mari et leur enfant, qu'elle n'a pas vu depuis quatre ans. Les plus jeunes ne manqueront pas « Minuscule 2 : Les Mandibules du bout du monde », qui voit les petites bêtes se retrouver en Guadeloupe

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9720