Expositions Hantaï, pharaons noirs et Champollion

Déchiffreurs et conquérants

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Publié le 10/06/2022
La Fondation Louis Vuitton célèbre Simon Hantaï, né il y a cent ans. Le Louvre évoque le pharaon venu de Nubie et ses successeurs, tandis que la BnF raconte l'aventure Champollion.
Stèle d'un vice-roi de Kouch

Stèle d'un vice-roi de Kouch
Crédit photo : RMN-GP/H. LEWANDOWSKI

* À Paris, à la Fondation Louis Vuitton, exposition du centenaire pour Simon Hantaï (1922-2008), le « Souabe errant », avec 150 œuvres. D’origine hongroise, Hantaï s’installe à Paris en 1948. Premier pliage en 1950 et première exposition en 1953 à l’initiative d’André Breton. Puis il découvre la peinture gestuelle de Jackson Pollock et quitte les surréalistes. La couleur est déversée directement sur la toile, c’est le dripping, et recouvre entièrement la toile, le all-over. Matisse sera une autre source d’inspiration, lorsqu’il découpe ses toiles au ciseau. Après la répression soviétique en Hongrie en 1956, ses monochromes décolorés et les écritures roses ou grises témoignent d’un sentiment religieux. Ce n’est qu’en 1960 qu’il adopte le pliage comme méthode. La toile est pliée plusieurs fois avant d’être peinte et le tableau n’apparaît que lorsqu’elle est dépliée. La couleur éclate sur le fond blanc laissé en réserve. Le hasard a dès lors un rôle créatif dans les différentes séries, de « Mariales » à « Tabulas », qui sont le cœur de l’exposition. En 1982, Hantaï se retire de la vie publique et « revisite sa peinture », détruit des œuvres et poursuit de nouvelles expériences dans le silence de son « dernier atelier ». (Jusqu'au 29 août, fondationlouisvuitton.fr)

* Au Louvre, « Pharaon des Deux Terres. L’épopée africaine des rois de Napata » fait revivre l’histoire de la 25dynastie égyptienne, celle des Kouch, venue de l’actuel Soudan, qui va dominer l'Égypte de 720 à 655 avant J.-C. Depuis la conquête par Piânky, dont la « stèle triomphale » retrace les étapes, jusqu'à la défaite devant les Assyriens, en passant par l’exceptionnelle crue de Nil vers 684. Statues monumentales en granit, statuettes et amulettes, dont certaines découvertes lors de fouilles récentes au Soudan. (Jusqu'au 25 juillet, louvre.fr)

Une histoire de l'Égypte connue grâce au déchiffrement des hiéroglyphes en 1822 par François Champollion (1790-1832) sur la pierre de Rosette, découverte en 1799. « L’aventure Champollion » est retracée à la BNF. Le savant français croise, compare et traduit le même texte gravé en trois langues et a cette intuition que les hiéroglyphes associent des signes-sons et des idéogrammes qui représentent une image, une idée ou un concept. L’égyptologie est née avec ces pharaons bâtisseurs des pyramides, la lecture des livres des morts et la compréhension d’une langue et d’une littérature perdues. (Jusqu'au 24 juillet, bnf.fr)

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin