Après « Ida », sur la Pologne des années 1960 et son passé nazi, Pawel Pawlikowski se penche dans « Cold War » sur les années 1950, celles de la guerre froide, celles de ses parents, auxquels le film est dédié.
Le résumé officiel, « un amour impossible dans une époque impossible », dit tout et ne dit rien. Dit tout : la chanteuse passionnée et ambitieuse (superbe Joanna Kulig) et le musicien épris de liberté (Tomasz Kot) vont s'aimer, se séparer, se retrouver, de Varsovie à Berlin, Split et Paris, alors que la frontière entre l'Est et l'Ouest est quasiment infranchissable. Ne dit rien : des aspirations différentes de l'une et de l'autre, et surtout de la façon dont le réalisateur va les personnifier à travers la musique, le magnifique folklore slave et le jazz.
Avec le très beau noir et blanc photographique et le format quasi carré déjà utilisés pour « Ida », Pawlikowski signe une prenante histoire d'amour, dont les mélodies nous poursuivront. Prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, « Cold War » est le candidat de la Pologne pour l'Oscar du meilleur film étranger.
Sauvetage collectif
Également applaudi à Cannes, où il était présenté hors compétition, « le Grand Bain », feel good movie de Gilles Lellouche. Pour son premier film de réalisateur en solo (en 2004, il a cosigné « Narco » avec Tristan Aurouet), ce dernier a réuni une belle brochette d'acteurs, Guillaume Canet, Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Virginie Efira, Leïla Bekhti…
Pour parler d'une génération, la sienne, qu'il juge un peu dépressive et en manque d'efforts collectifs, il imagine une petite dizaine de quadras qui oublient leurs difficultés personnelles et professionnelles et leurs espoirs déçus grâce à la natation synchronisée, discipline a priori surtout féminine.
Ils sont drôles, ces hommes qui n'ont rien d'athlètes et encore moins de sirènes, mais le rire n'est jamais à leurs dépens, et ils sont aussi émouvants. Lellouche trouve le juste équilibre entre le réalisme, l'humour et la tendresse. Bravo !
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Vacances scolaires obligent, voici « Jean-Christophe & Winnie », avec Ewan McGregor (à partir de 5-6 ans), et « Chair de poule 2 : les Fantômes d'Halloween ». Et revoici, quarante ans après le film de John Carpenter, le tueur d'« Halloween » et celle qu'il traquait (Jamie Lee Curtis).
Et encore, dans un tout autre genre, « Quién te cantará », mélodrame espagnol sur le thème du double signé par un réalisateur à suivre, Carlos Vermut.
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