ON N’EST PAS SÛR de comprendre où veut en venir la réalisatrice argentine Lucrecia Martel, auteur de deux premiers films remarqués, « la Cienaga » et « la Niña Santa ». Elle raconte qu'elle fait souvent des cauchemars dans lesquels elle tue quelqu'un. « Et tu ne pleures jamais les gens que tu as tués ? », lui demande-t-on. « C'est que je ne les connais qu'à peine », répond-elle.
Dans le film, la femme du titre (Maria Onetto) est au volant de sa voiture, quand, se penchant pour attraper son téléphone portable, elle heurte quelque chose ; elle ne descend pas pour voir de quoi il s'agit ; les jours suivants, elle semble disparaître, devenir étrangère aux personnes et aux choses qui l'entourent. Puis elle dit à son mari qu'elle a tué quelqu'un sur la route ; ils refont le chemin, ils ne trouvent qu'un chien.
L'histoire ne s'arrête pas là, puisqu'on découvrira effectivement un corps. Mais comme tout est vu par les yeux de cette femme qui semble n'avoir plus toute sa tête, on peut tirer des conclusions différentes.
La cinéaste montre bien comment l'existence quotidienne peut perdre de sa réalité dans certaines circonstances ou états psychiques. Avec des petits détails, elle installe parfaitement le décalage dont souffre son héroïne, qui ressemble moins à un cauchemar qu'à une dépossession de soi. Mais ensuite le film n'évolue guère et sa fin est peu lisible. Dommage.
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