* Bassiste électrique, clarinettiste basse, compositeur, producteur et meneur d’hommes, Marcus Miller (1), bientôt 52 ans, pourrait s’enorgueillir d’avoir changé quelque peu la trajectoire du jazz fusion et celle d’un homme-clé, le trompettiste Miles Davis, grâce à « Tutu ». Musicien charismatique et adulé pour sa virtuosité exceptionnelle et le touché unique de sa basse, il préfère continuer sa route, celle d’un jazz mélangeant tous les ingrédients des musiques noires américaines, mais surtout tourné et dédié entièrement au funk. Bref, le funk comme credo. « Renaissance » (Dreyfus Jazz/Sony Music), son premier album en studio depuis cinq ans, transpire le funk et le jazz binaire, à travers des compositions personnelles (sept) et des reprises (six), qui sont autant de mélodies accrocheuses, développées à l’aide de rythmes enfiévrés et hautement énergiques. Le tout en compagnie d’invités prestigieux comme Dr. John, les vocalistes Gretchen Parlato et Ruben Blades. Un CD exemplaire d’une musique incroyablement musclée et irrésistible.
* Autre atmosphère avec le contrebassiste israélien Avishai Cohen. Après avoir conquis récemment le monde avec un jazz aux allures orientalistes en enregistrant « Seven Seas » (Blue Note), cet autre virtuose de la « grand-mère » (appellation familière de la contrebasse !), qui avait accompagné en son temps Chick Corea, prend les auditeurs à contre-pied avec « Duende » (Blue Note/EMI), un disque privilégiant la formule – toujours périlleuse – du tandem piano-basse. Accompagné du jeune Nitai Hershkovits, découvert dans un café de Tel Aviv, la nouvelle New York du jazz, il a enregistré neuf titres (un peu plus de 35 minutes de musique) dont trois standards : « Criss Cross », de Thelonious Monk, « All of You », de Cole Porter, et « Central Park West », de John Coltrane. Des reprises de façon originales dans lesquelles l’échange, le partage et l’osmose entre les deux jazzmen sont en équilibre gagnant.
* Comme nombre de vocalistes avant elle, Melody Gardot (2) avait usé – et surtout abusé – de la dénomination « chanteuse de jazz », dont le CD « My One and Only Thrill » (paru en 2009) avait été le point d’orgue. Pour son nouvel opus, « The Absence » (Hear Music/Decca/Universal), la jeune femme est allée cherché l’inspiration au Maroc, dans le désert, dans les rues de Lisbonne, dans les bars à tango de Buenos Aires et jusqu’aux plages brésiliennes. Autant de rythmes et de mélodies exotiques confectionnant un album, produit par le guitariste/compositeur de classe mondiale Heitor Pereira, qui est principalement une invitation aux voyages et aux expériences musicalement colorées que la chanteuse veut nous faire partager. Passant ainsi du statut de chanteuse de jazz à celui – banal – de chanteuse de variétés.
* Aîné de la fratrie Marsalis, le saxophoniste (ténor et soprano) Branford Marsalis vient d’effectuer, avec « Four MFs Playin’ Tunes » ( Marsalis Music/Universal) un authentique retour aux sources du bop et du swing, avec la complicité de vieux amis, comme le pianiste Joey Calderazzo. En ces temps de crossover forcené, de mélange des genres parfois stériles et répétitifs, ce quartet soudé et en parfaite osmose rappelle les bases essentielles qui ont fait du jazz LA musique du XXe siècle. Un must du genre.
(1) Paris (Café de la danse), le 28 juin, Jazz à Vienne le 8 juillet, Arles (Les Sud) le 10 juillet, Marseille (Jazz des Cinq Continents) le 19 juillet, Nice le 4 août, Jazz in Marciac le 6 août.
(2) Strasbourg Jazz festival le 2 juillet, Jazz à Vienne le 11 juillet, Monte-Carlo Sporting Summer Festival le 26 juillet, Jazz in Marciac le 27 juillet.
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