JAZZ - Intégrales et rééditions

Des coffrets dans la note

Publié le 03/12/2012
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* Charlie Christian (1916-1942) est considéré comme le père de la guitare électrique, même s’il est acquis que l’un des premiers à enregistrer un disque sur cet instrument fut Eddie Durham. Si c’est en 1937 que Christian achète sa première guitare électrique, c’est cependant – et surtout – au sein du big band et des différents groupes du clarinettiste Benny Goodman qu’il va asseoir sa réputation, élevant la guitare, alors incluse dans la section rythmique, au rang d’instrument soliste. « Charlie Christian - The Genius of the Electric Guitar » (Columbia/Legacy/Sony Music, coffret de 4 CD), retrace la très brève carrière de ce génie avant l’heure dont l’influence est allée bien au-delà du jazz. Associé, outre à Benny Goodman, à Lionel Hampton, Count Basie, Lester Young ou Fletcher Henderson, durant les années 1930-1940, autrement dit le cœur de la Swing Era, le leader, décédé à l’âge de 25 ans d’une tuberculose, démontre à quel point il avait fait avancer et évoluer la pratique de son instrument fétiche.

* Sur la fin de sa très longue carrière, Louis Armstrong (1901-1971) était plus apprécié du grand public comme chanteur de variété que comme trompettiste. « Louis Armstrong - The Okeh Columbia & RCA Recordings - 1925-1933 » (Columbia Legacy/RCA Victor/Sony Music, coffret de 10 CD) renvoie, dans son intégralité, à ces années où « Satchmo » enregistrait quelques-unes des plages (en 78 tours !) les plus importantes dans l’histoire du jazz et surtout de la trompette. À la tête de ses formations fétiches – le Hot Five et le Hot Seven, notamment –, où officiaient Kid Ory (trombone), Johnny Dodds (clarinette), Lil Harding-Armstrong (piano) et Johnny Saint-Cyr (banjo), ou encore avec Earl « Fatha » Hines (piano), Lionel Hampton, Chick Webb (batterie) et les frères Dorsey (Tommy, trombone & Jimmy, clarinette), dans des groupes plus étoffés, le trompettiste virtuose et chanteur déjà populaire est en train de poser les premières pierres d’un style incontournable et de la trompette moderne. L’essence même du swing et du jazz « authentique ».

* Surnommé « l’impératrice du blues », Bessie Smith (1894-1937) fut la chanteuse noire la plus populaire des années 1920-1930, au même titre que Louis Armstrong chez les hommes, et considérée comme une influence majeure pour les vocalistes qui l’ont suivie. Dotée d’une belle et solide voix de contralto, semblable à celle d’un instrument à vent, cette femme au caractère très affirmé savait aussi s’entourer de pointures pour graver quelques plages impérissables, entre 1923 et 1929, qui figurent dans « Bessie Smith - The Complete Columbia Recordings » (Columbia Legacy/Sony Music, coffret de 5 CD). Fletcher Henderson, James P. Johnson, Clarence Williams (piano), Eddie Lang (guitare), notamment, ont très largement contribué à populariser son style très personnel et peu conventionnel pour l’époque, ancré dans les racines du blues.

* Duke Ellington (1899-1974) fut – plus sans doute que son alter ego Count Basie – l’un des plus grands chefs d’orchestres du XXe siècle, reconnu certes dans le jazz, mais bien au-delà. Né Edward Kennedy, le Duke, qui était aussi pianiste, compositeur et arrangeur, a su traverser toutes les époques du jazz et même précéder certaines, à la tête d’un big band qui brillait de mille feux grâce à ses solistes devenus historiques. Dans les années 1950, alors qu’il est au sommet de son art musical et que les affaires prospèrent, Ellington et sa grande formation connaissent une période dorée au sein du label Columbia. « Duke Ellington - The Complete Columbia Studio Albums Collection - 1951-1958 », rassemble la totalité de ces enregistrements dont certains, comme « A Drum is a Woman » (1956), « Black, Brown & Beige » (1958), avec Mahalia Jackson, ou encore la rencontre avec la chanteuse Rosemary Clooney (la tante de George) sont considérés comme des pièces essentielles dans l’univers du meneur d’hommes. Quant au line up : Cat Anderson, Clark Terry, Russell Procope, Johnny Hodges, Paul Gonsalves, Harry Carney, Jimmy Woode, Sam Woodyard et tant d’autres qui firent la légende et le mythe ellingtonien. Indispensable.

* Jazz et cinéma ont toujours filé une très belle histoire d’amour, surtout dans les années 1950-1960, quand la musique afro-américaine était principalement liée à des films noirs (thriller, polars et-ou drames psychologiques). « Beat, Square & Cool » (JazzWise Magazine/Moochinabout) est un coffret (5 CD) qui regroupe les musiques de films cultes, à l’image de « The Wild Ones » (« l’Equipée sauvage ») avec Marlon Brando, et des thèmes gravés par la crème des jazzmen West Coast de l’époque emmenée par Shorty Rogers (trompette), « les Tricheurs » (de Marcel Carné, avec l’apparition du clarinettiste Maxim Saury, décédé le 15 novembre) sur une musique interprétée par Stan Getz, Coleman Hawkins, Dizzy Gillespie et Roy Eldridge, ou encore « Paris Blues » (avec Paul Newman et Sidney Poitier) sur une partition de Duke Ellington, et « The Connection » (musique de Freddie Redd, avec Jackie McLean, saxe-alto).

* « Jean-Jacques Goldman - La collection 1990-2001 » (Columbia/Legacy/Sony Music, coffret de 4 CD plus DVD revient sur cette période très faste pour le chanteur quand ce dernier explosait les hit-parades, notamment avec le tandem Carole Fredericks et Michael Jones, grâce à des tubes qui trottent toujours dans la mémoire des fans. Quatre albums majeurs revus et agrémentés de très belles et originales illustrations ainsi que les textes des chansons. Un coffret superbe qui offre aussi la possibilité de se replonger dans la collection des clips de l’époque, augmentés d’extraits de concerts lors de la tournée 2002. Un géant de la chanson française à son apogée.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9199