JAZZ-ROCK - Chanteuses d’aujourd’hui

Des dames de grande vertu

Publié le 23/01/2012
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Crédit photo : A. LAM

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* Depuis son apparition sur la scène vocale féminine en 2006, Robin McKelle a beaucoup évolué. D’abord catégorisée jazz, puis chanteuse de big band version années 1940/1950, avant un complet virage esthétique (rock et pop) en 2010, la jeune femme revient aujourd’hui avec un album, « Soul Flower » (Doxie Records/RCA Victor/Sony Music), résolument tourné vers la soul et le rhythm’n’blues. Construit en grande partie à partir de titres originaux, dus à la plume de la chanteuse et du pianiste Sam Barsh (ex-membre du groupe du contrebassiste Avishaï Cohen), le CD comprend aussi quelques belles reprises parmi lesquelles « Walk On By », « To Love Somebody », des frères Gibbs, ou « I’m A Fool To Want You », déjà immortalisé par Frank Sinatra et Billie Holiday. Sans oublier un étonnant duo avec Gregory Porter, la star masculine montante du moment. Un nouveau chapitre dans la carrière de Mlle McKelle à juger sur scène (Paris, La Cigale, 17 mars) et en tournée (avec notamment Jazz à Vienne le 26 juin, Jazz à Juan le 16 juillet et Jazz des 5 continents, à Marseille, le 26 juillet).

* Depuis plus de trois décennies et son arrivée en France comme « exilée volontaire », La Velle fait partie du paysage vocal hexagonal. Son credo, le jazz, certes, mais aussi le blues, le gospel – ses racines –, la soul, le funk et le r’n’b. Celle qui a parcouru le monde, enregistré avec Ray Charles, Michel Legrand, Archie Shepp et côtoyé Herbie Hancock, Shirley Bassey ou Manu Katché notamment, a décidé de donner une nouvelle orientation à sa très longue carrière (et à son âge !), en gravant un disque très orienté vers le jazz et ses standards, « Special » (Plus Loin Music/Harmonia Mundi). En compagnie de plusieurs pointures du genre – Jacques Schwartz-Bart (saxes), Sangoma Everett (batterie) – elle reprend avec brio, beaucoup de sensibilité et de sensualité, des thèmes écrits par Duke Ellington, Thelonious Monk ou l’inusable « My Favorite Things », du tandem Rodgers et Hammerstein. En somme, le résumé d’une riche carrière.

* Margeaux Lampley pourrait être une autre exilée volontaire depuis son arrivée en France et son intégration au CIM puis au Studio des Variétés. Comme toutes ses aînées, la jeune femme, originaire de New York mais élevée en Californie, a été élevée dans le gospel, le blues, la soul et le jazz. Habituée des clubs parisiens et des festivals, elle vient de faire appel à plusieurs jazzmen français réputés – Olivier Hutman (piano) et David Sauzay (saxe-ténor et flûte) –, pour enregistrer son nouveau disque, « Rain » (Fushia Jazz/Codaex). Un CD presqu’uniquement composé de thèmes originaux (neuf) ainsi que de trois reprises, dont une merveilleuse de « la Chanson des vieux amants », de Jacques Brel, et l’inévitable standard de Rogders et Hammertsein « My Romance ». Une chanteuse à découvrir (elle sera à Paris, au Sunside, le 24 janvier, puis au Café Universel, au Quartier latin, le 28 janvier et le 10 mars).

* Sarah Lenka est une autre vocaliste à découvrir, dans un tout autre registre musical. Plus récitante minimaliste que jongleuse vocale, la jeune femme adore mélanger les pistes, franchir les barrières et les frontières, explorer des territoires méconnus et user d’une certaine provocation. L’écoute de son dernier opus, « Hush ! » (E-motive Records/L’autre distribution) confirme cette impression. Il suffit d’entendre cette voix au timbre si particulier et qui affectionne les silences, soutenue par de très solides musiciens et solistes – Manu Katché (batterie), Thomas Savy (clarinette basse/clarinette) et Aurore Voilqué (violon) – reprendre une belle collection de standards pour se rendre compte qu’une chanteuse originale vient d’éclore, surtout à l’écoute de sa version surprenante et inattendue, très avant-gardiste, du classique « Stormy Weather » ! À suivre... (notamment à Paris, au New Morning, le 26 janvier).

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9070