« Faute d'amour », du Russe Andrei Zvyagintsev, dont on avait beaucoup aimé les précédentes réalisations (« Leviathan » et « le Bannissement », notamment), était l'un des meilleurs films en compétition à Cannes cette année, récompensé par le prix du jury. Au centre, un enfant de 12 ans, mais à l'image, le plus souvent, ses parents qui se déchirent et ne veulent ni l'un ni l'autre en avoir la garde.
On n'est pas loin des « Scènes de la vie conjugale » de Bergman, dont Zvyagintsev envisageait de faire un remake. Le cinéaste décrit longuement la vie vide et égoïste du père et de la mère, reflet d’une société russe en manque d’idéal, déshumanisée et tentée par un dangereux conservatisme. En arrière-plan, les orthodoxes qui voudraient la régenter et la guerre pas loin, en Ukraine.
L'enfant disparaît, la police ne fait pas grand-chose, une association de bénévoles s'en mêle… On n'en dira pas plus. Rarement a-t-on vu film aussi sombre, mais prenant, déchirant.
La peur du clown
« Ça » est l'adaptation de l'un des romans les plus célèbres du prolifique Stephen King, publié en 1986. Du moins d'une partie du livre, il y aura sans doute une suite, vu le succès que connaît le film aux États-Unis en dépit de son interdiction aux moins de 17 ans (en France, aux moins de 12 ans). Dans une petite ville apparemment tranquille de Nouvelle-Angleterre, des gamins de 12-13 ans mal intégrés et persécutés par les gros durs de l'école vont tenter de surmonter leurs peurs pour affronter la créature qui fait disparaître les enfants.
Ce méchant aux multiples apparences prend souvent l'aspect d'un clown. Avec ce personnage appelé Grippe-Sou (Pennywise), déjà incarné dans des téléfilms et séries, et d'autres héros de cinéma, et avec les blagueurs déguisés qui s'amusent à faire peur aux passants (l'été dernier aux États-Unis, auparavant au Royaume-Uni ou même en France), la phobie des clowns, qui répond au nom de coulrophobie, a gagné son moment de célébrité.
Quid de la réalisation d'Andrés Muschietti, cinéaste argentin venu de la pub, dont c'est le deuxième long métrage après « Mama », autre film d'horreur ? Il utilise bien le ressort qui réussit si bien à Stephen King : l'épouvante comme métaphore des affres du passage à l'âge adulte. Si les effets ne sont pas toujours d'une folle originalité et ne font pas aussi peur qu'ils le pourraient (le devraient ?), les enfants sont attachants et l'on tremble pour eux. « Ça » reviendra-t-il ? On ne s'en plaindrait pas.
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S'inspirant librement de « Noa Noa », récit par Gauguin de son séjour à Tahiti, de 1891 à 1893, Édouard Deluc signe « Gauguin - Voyage de Tahiti », avec un Vincent Cassel amaigri dans le rôle-titre. Tourné en six jours (à peine le double du temps réel de l'action), « Mon garçon », de Christian Carion, suit un père à la recherche de son fils de 7 ans qui a disparu ; c'est Guillaume Canet qui, pour plus de liberté, ne savait rien du scénario.
Les amoureux du cinéma britannique ont quant à eux rendez-vous à Dinard du 27 septembre au 1er octobre pour un festival dont le jury (6 longs métrages en compétition) sera présidé par Nicole Garcia et qui s'ouvrira avec « Confident royal », de Stephen Frears (www.festivaldufilm-dinard.com).
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