Cinéma européen

Des films primés qu'on ne peut pas voir

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Publié le 22/12/2020
Une cérémonie par visioconférence, pour des prix européens qui annoncent, on l'espère, un meilleur avenir pour le cinéma. Dans les salles.
Agniezska Holland et Wim Wenders

Agniezska Holland et Wim Wenders
Crédit photo : ANDRAS RENTZ/GETTY IMAGES

« Drunk » l'a emporté lors de la 33e cérémonie des prix du cinéma européen, avec quatre récompenses. « Drunk », de Thomas Vinterberg (meilleur réalisateur et meilleur scénario, avec Tobias Lindholm) était l'un des films qui devaient reprendre le 15 décembre une brillante carrière très précocement interrompue par le deuxième confinement.

Pas de deuxième tournée, donc, avant 2021, pour le film dans lequel Mads Mikkelsen, très inspiré (prix du meilleur acteur), est un enseignant qui entreprend d'expérimenter des effets supposés positifs de l'alcool.

De même qu’« Un triomphe », d'Emmanuel Courcol avec Kad Merad (un acteur en galère accepte d'animer un atelier théâtre en prison), sacré meilleure comédie, devrait voir sa sortie en salles, prévue en janvier, une nouvelle fois reportée. Tandis que « l'Affaire Collective », d'Alexander Nanau, meilleur documentaire, est pour l'instant daté au 24 février (enquête sur la corruption du système de santé roumain, probablement responsable de la mort de nombreuses victimes de l'incendie d'une discothèque en octobre 2015, hospitalisées avec des blessures qui n'auraient pas dû mettre leur vie en danger).

Parmi les autres œuvres distinguées par les prix européens : « Sole », de Carlo Seroni, prix Découverte (une jeune Polonaise enceinte contrainte de vendre son enfant après sa naissance), et, pour l'animation, « Josep », sur la vie du dessinateur antifranquiste Josep Bartoli, qui devait également ressortir la semaine dernière. Sans oublier le prix de la meilleure actrice à Paula Beer pour « Ondine », de Christian Petzold.

La cérémonie des prix européens était présidée de Berlin par Wim Wenders, qui va laisser la présidence de l'Académie à Agniezka Holland. Les récipiendaires étaient en visioconférence. La triste réalité du cinéma par temps de pandémie. Vivement 2021 !

 

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin