Golden Globe du meilleur film (catégorie comédie) et de la meilleure actrice pour Saoirse Ronan, « Lady Bird », première réalisation en solo* de l'égérie du cinéma indépendant américain Greta Gerwig, figure parmi les favoris des Oscars. Cette comédie acide aux résonances autobiographiques est, il est vrai, difficilement résistible.
L'action se passe dans la ville natale de Greta Gerwig, Sacramento, et en 2002 (elle ne voulait pas filmer des ados accrochés à leur smartphone et avait envie de situer l'action à un moment où on entrait dans une nouvelle époque, l'après 11-septembre). Christine, élève dans une institution catholique, refuse son prénom – elle veut être appelée Lady Bird –, rêve de New York et ne cesse de se disputer avec sa mère, une infirmière dévouée à ses malades mais maladroite et colérique quand il s'agit de sa fille.
Famille, amitié, premières amours, lycée, sorties, on suit l'adolescente pendant son année de terminale en scènes cocasses et/ou dramatiques filmées avec à la fois vigueur et légèreté. Elle nous fait sourire Lady Bird, elle nous agace aussi par une certaine obstination aveugle aux autres, elle nous émeut…
Cela également grâce à Saoirse Ronan, déjà remarquée entre autres dans « Brooklyn », une jeune fille qu'on a hâte de revoir. Laurie Metcalf n'est pas moins convaincante et les deux jeunes Lucas Hedge et Timothée Chalamet ne manquent pas d'atouts.
Et aussi
C'est bien sûr la nouvelle comédie de Dany Boon, « la Ch'tite Famille », qui domine, en nombre d'écrans, la semaine. Le comédien-réalisateur y retrouve l'accent de son enfance et de son plus grand succès, « Bienvenue chez les Ch'tis » (26,7 millions d'entrées). Il se met en scène en designer très à la mode qui se présente comme orphelin par honte de ses origines modestes et régionales. Jusqu'à ce que sa famille débarque à Paris… Si le film n'est pas aussi drôle qu'il pourrait l'être, s'il caricature parfois à gros traits, il reste gentil et sympathique, mettant en valeur ses acteurs (Line Renaud, Pierre Richard, Valérie Bonneton, François Berléand et l'élégante Laurence Arné).
À voir, « Call Me by Your Name », troisième volet de la trilogie de l'Italien Luca Guadagnino sur le désir (après « Amore » et « A Bigger Splash »), qui raconte la passion naissante, un été de 1983, entre un ado italien (l'Américano-Français Timothée Chalamet) et un jeune Américain (Armie Hammer), le scénario étant signé James Ivory.
« La Fête est finie », premier film à l'inspiration autobiographique de Marie Garel-Weiss, évoque l'amitié tumultueuse de deux jeunes filles (Zita Hanrot et Clémence Boisnard) qui se rencontrent en centre de désintoxication.
Et encore : « l'Amour des hommes », de Mehdi Ben Attia, sur une jeune veuve (Hafsia Herzi), qui, en Tunisie, n'hésite pas à photographier de jeunes hommes dans des poses lascives ; « Hurricane », de Rob Cohen (« Fast and Furious ») pour les amateurs de braquage high-tech, compliqué, celui-là, par un ouragan.
La distribution des prix
C'est le week-end, tant attendu par le monde du cinéma, des récompenses. Vendredi soir, salle Pleyel et en direct sur Canal+, 179 acteurs, réalisateurs et techniciens seront en lice dans 21 catégories pour les 43e César. Les heureux élus auront 2 minutes 30, pas une seconde de plus, pour les remerciements, à compter de la révélation de leur nom. On devrait entendre beaucoup citer « 120 Battements par minute » et « Au revoir là-haut », en tête avec 13 nominations chacun, suivis par « le Sens de la fête » (10), « Barbara » (9) et « Petit Paysan » (8). Dany Boon peut préparer son petit discours puisqu'il devrait recevoir le nouveau César du public, décerné au film ayant fait le plus d'entrées (« Raid Dingue », 4,57 millions de spectateurs). La cérémonie sera présidée par Vanessa Paradis et animée par Manu Payet.
Dans la nuit de dimanche à lundi, Hollywood décernera ses Oscars, 90es du nom. Avec trois favoris (« la Forme de l'eau », 13 nominations, « Dunkerque », 8, et « 3 Billboards », 7, et sans doute beaucoup d'évocations du mouvement MeToo, lancé dans la foulée de l'affaire Weinstein pour libérer la parole des femmes, et de l'initiative Time's Up, un fonds créé par des actrices américaines pour aider les victimes de harcèlement sexuel.
* Elle a cosigné avec Joe Swanberg « Nights and Weekends », inédit en France
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