* Attention, rencontres choc ! À l’initiative de David Baldacci (« les Pleins pouvoirs »), 22 « collègues » auteurs de polars ont constitué des duos et embarqué leurs héros en dehors de leur cadre habituel. Dennis Lehane & Michael Connelly, Ian Rankin & Peter James, M. J. Rose & Lisa Gardner, Raymond Khoury & Linwood Barclay… se sont ainsi prêtés à un « Face à face » (1) inédit et surprenant.
* « Au nom de l’enquête » (2), le premier roman publié en France du Polonais Marcin Wronski, nous immerge dans les eaux troubles de l’histoire de la Pologne. En 1938 et en 1939, deux femmes ont été violées et étranglées sans qu’on trouve le coupable. Pour élucider l’affaire coûte que coûte, un commissaire de police de Lublin n’hésite pas à rejoindre la Kripo, la police allemande, et devenir un collabo ; il est recruté dans le même temps par la résistance polonaise qui entend utiliser ses contacts avec les autorités ennemies. Est-il possible de faire régner la justice alors que le crime est dans l’ordre des choses ?
* Suspense, bagarres et fusillades sont au menu d’un premier roman signé Danü Danquigny, « les Aigles endormis » (3), qui dépasse le cadre du polar et de la vengeance. Car il raconte vingt années de l’histoire de l’Albanie, les derniers temps du régime communiste du dictateur Enver Hoxha (mort en 1985), puis le chaos politique et économique qui a marqué l’avènement du libéralisme et qui a laissé les miséreux dans une plus grande misère. Entraîné par ses copains dans la spirale des délits puis du banditisme, le héros, fils de profs, revient longtemps après solder les comptes avec ses anciens amis. L'auteur, né en 1975 à Montréal, a étudié le droit et est diplômé de psychocriminologie.
* Finaliste du Man Booker Prize, « Elmet » (4), de la jeune (née en 1988) auteure anglaise Fiona Mozley, est un formidable roman noir empreint de poésie et de violence. Imaginez un père, une force de la nature, venu s'installer, après le départ de sa femme, dans un coin du Yorkshire rural avec sa fille Cathy, 15 ans, et son fils Daniel, 14 ans. Ils mènent une vie spartiate mais paisible, presque en autarcie. Trop belle pour durer face à la cupidité et à la concupiscence. Non loin rôdent un gros propriétaire terrien, des journaliers peu qualifiés. Le narrateur du drame qui monte crescendo est le jeune Daniel, qui évoque d’emblée le feu et le sang. Que s’est-il passé ?
Corruption et manipulations
* Réalisateur et scénariste, Claude-Michel Rome s’est lancé dans l’écriture avec un thriller politico-financier qui ne lésine pas sur les ingrédients. « Dieu pardonne, moi pas » (5) part du meurtre d’un grand avocat parisien et des efforts de ses trois jeunes associés pour retrouver des preuves qui ont disparu à la veille d’un procès contre une dictature pétrolière d’Afrique de l’Ouest. Corruption, blanchiment d’argent, ventes d’armes, alliances des mafias et des cartels, évasion fiscale…, l’image de la société et des élites en prend un coup !
* Également réalisateur et scénariste, Niko Tackian revient avec son personnage fétiche, le commandant de police Tomar Khan (« Toxique », « Fantazmë »). Dans « Celle qui pleurait sous l’eau » (6), le soi-disant suicide d’une jeune femme retrouvée dans une piscine parisienne lui permet d’aborder la problématique de la détresse psychologique, de la manipulation mentale et de la violence morale.
* Propulsée sur le devant de la scène après seulement deux romans, l’Anglaise Fiona Barton joue la carte de l'exotisme dans « le Suspect » (7). La disparition de deux jeunes filles lors d’un séjour en Thaïlande, attire l’attention de la journaliste Kate Waters, déjà rencontrée dans « la Veuve » et « la Coupure ». Cette fois, ce n’est pas seulement l’attrait d’un bon papier qui la motive mais qu’elle n’ait plus de nouvelles de son fils installé à Phuket. Lorsqu'elle se rend sur les lieux, elle est loin d’imaginer à quel point elle sera impliquée personnellement. Une maîtrise parfaite des ressorts psychologiques dans un cadre idyllique transformé en cauchemar.
* Le thème de « La Peur » (8), le cinquième roman de l’Anglaise C. L. Taylor, est dans l’air du temps. Lou revient dans sa ville natale pour tenter de se ressourcer, dix-huit ans après s'être enfuie, adolescente, avec un homme de vingt ans son aîné qui a détruit sa vie. Elle découvre que ce dernier tourne autour d’une gamine de 14 ans. Déterminée à ce que l’histoire ne se répète pas, elle est à nouveau menacée de redevenir sa proie.
* « La Route 117 » (9) est un personnage essentiel du deuxième roman, après le remarqué « Desert Home », de l’Américain James Anderson, qui nous entraîne à nouveau sur l’asphalte enneigé de ce coin perdu de l’Utah, en compagnie du chauffeur routier Ben. Alors qu’il tente de se remettre de la perte de la femme qu’il aimait, notre antihéros se voit confier par un quasi-inconnu un enfant mutique. Dans le même temps, son ami John, un prédicateur farfelu, est laissé pour mort sur le bord de la route. Le drame se noue au fil des kilomètres entre affrontements et accidents.
* Après avoir été primée pour « la Ville des morts », le premier titre de sa série consacrée aux enquêtes de la détective privée Claire DeWitt, et avoir conforté son audience avec « la Ville des brumes », Sara Gran recentre l’intérêt sur son héroïne dans « Du sang sur l’asphalte » (10). Qui vient d’essayer de l’assassiner ? Pour résoudre cette question essentielle, elle revient sur trois moments cruciaux de sa vie, alors qu’elle était jeune détective à Brooklyn, à la fin des années 1990 à Los Angeles et aujourd’hui à Oakland. Trois récits entremêlés qui vont finir par se lier pour livrer la vérité.
(1) Fleuve, 399 p., 17,90 €
(2) Actes Sud, 427 p., 23,50 €
(3) Gallimard, 224 p., 18 €
(4) Joëlle Losfeld, 237 p., 19 €
(5) Albin Michel, 428 p., 21,90 €
(6) Calmann-Lévy, 241 p., 18,50 €
(7) Fleuve, 486 p., 20,90 €
(8) Marabout, 298 p., 19,90 €
(9) Belfond, 347 p., 21 €
(10) Masque, 284 p., 20,90 €.
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