* Rétrospective Cindy Sherman à la Fondation Louis Vuitton, 170 portraits imaginaires réalisés de 1975 à 2020 (1). L’artiste américaine, née en 1954, se met en scène depuis plus de 40 ans dans des photos où elle invente des personnages, pour questionner l’identité, la fiction, la mode, le genre, le temps qui passe. Rien à voir avec des autoportraits ! Au mieux, on reconnaît ses yeux bleus.
Cindy Sherman est tour à tour actrice archétypique inspirée du cinéma, jeune fille rêveuse pour des magazines de charme, mannequin glamour ou critique pour dénoncer les codes et les normes culturelles du corps dans un dialogue avec la mode, comédienne, sorcière, monstre, figure hybride entre l’humain et l’animal pour explorer un univers fantastique, clown, exubérant, grotesque ou angoissant. Elle porte un regard cruel sur le vieillissement avec les comédiennes et les figures mondaines qui ne renoncent à aucun artifice pour conserver leur image. Dans sa dernière série, avec des personnages masculins ou androgynes, elle questionne le genre. Elle s’introduit aussi dans l’art en se substituant aux portraits des grands maitres, Ingres, Raphaël, Caravage.
Technicienne hors pair, photographe, modèle, metteuse en scène, maquilleuse, elle est une grande adepte des déguisements, qu’elle affectionne depuis son enfance. Du noir et blanc et de l’argentique de ses débuts, elle passe à la couleur et au numérique et utilise le logiciel de retouche Photoshop pour construire ses fonds et démultiplier ses personnages dans l’image. Avec ses dernières tapisseries, elle change de support et ce sont des photos conçues sur Instagram qu’elle tisse.
« Avec des trucages toujours apparents dans cette pratique du jeu de rôle, il s’agit de mentir vrai. Cindy Sherman ne triche jamais », dit Suzanne Pagé, directrice artistique de la Fondation.
La capitale en mutation
* Avec « Paris 1910-1937. Promenades dans les collections Albert-Kahn », la Cité de l'architecture & du patrimoine donne une vision réaliste de la capitale alors en pleine mutation (2).
Le banquier et mécène Albert-Kahn (1860-1940) crée en 1909 Les Archives de la Planète. Photographes et cinéastes vont parcourir le monde pour découvrir la diversité humaine, sous la direction scientifique du géographe Jean Brunhes, professeur au Collège de France. Ils arpenteront aussi Paris pendant trente ans. L'exposition offre ainsi un portrait de la ville grâce à une sélection réalisée parmi les 5 000 autochromes, les premières photos couleurs et les 90 000 m de films de la collection.
Les grandes expositions internationales de 1925 et de 1937, les monuments emblématiques, le vieux Paris, les salles de spectacles où l'on s'est réfugié pendant la guerre de 14-18, les monuments mis sous protection, les inondations de la Seine de 1924, les maisons closes et les quartiers insalubres qui changent, les grands travaux (pont de la Tournelle, Gare de l’Est…), l’animation des rues, le démantèlement des fortifications de Paris à partir de 1919. Une ville tournée vers l’avenir.
(1) Jusqu'au 3 janvier, fondationlouisvuitton.fr
(2) Jusqu'au 11 janvier, citedelarchitecture.fr
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