JAZZ-ROCK - Au masculin

Des maîtres chanteurs très stylés

Publié le 19/11/2012
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Crédit photo : CL. GASSIAN

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Crédit photo : COLUMBIA RECS

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Crédit photo : T. SACCENTI

* Quand un filon est bon, autant l’exploiter. Après avoir invité, pour célébrer ses 80 ans, des stars de la chanson (Céline Dion, Barbra Streisand, Sting ou Elton John) à partager sa passion du duo vocal, puis à l’occasion de ses 85 ans, quelques égéries de la pop et du rock (Amy Winehouse, Lady Gaga, notamment ), Anthony Dominick Benedetto, dit Tony Bennett, récidive. Il convie cette fois, pour son dernier opus, « Viva Duets » (RP/Columbia/Sony Music), certains des meilleurs artistes de la scène vocale latino. Le dernier des grands crooners encore en activité, qui est aussi peintre à ses heures, invite ainsi Christina Aguilera, Gloria Estefan, Maria Gadù, Thalia, Dani Martin, Miguel Bosé ou encore le vétéran chanteur mexicain Vicente Fernandez (7 ans), à partager sa passion et son amour pour les standards et le répertoire américain. Une recette payante et de très beaux échanges vocaux (en anglais et en espagnol) orchestrés par un maître du genre, toujours vert et à l’aise dans l’art de charmer.

* « 1619 Broadway - The Brill Buiilding Project » (Concord/Universal), du chanteur Kurt Elling, possède une petite histoire. Cet immeuble new-yorkais de Midtown a abrité, dès les années 1930 et jusque dans les années 1960-1970, de très nombreux éditeurs musicaux, compositeurs et agents artistiques (jusqu’à 160 !) qui ont contribué à créer le fameux répertoire anglo-américain. D’où cet hommage que lui rend le vocaliste de Chicago, tour à tour soul, rock, pop, funky et jazz, en reprenant aussi bien le célèbre « Come Fly With Me », immortalisé par Frank Sinatra, que « You Send Me », de Sam Cook, ou « So Far Away », de Carole King, ou le « Tutti For Cootie » de Duke Ellington. Un album qui ratisse très large musicalement mais qui sublime le superbe et étonnant art vocal de Kurt Elling, qui reste l’un des plus grands et des meilleurs chanteurs de sa génération.

* Il y a plus de quarante ans, Hugues Aufray, dont la filiation avec Bob Dylan à l’époque était évidente, enregistrait un disque qui allait faire date dans le petit monde du folk song et du skiffle, « Aufray chante Dylan ». En ce XXIe siècle, on peut se poser la question : pourquoi Francis Cabrel, dans « Vise le ciel » (Chandelle/Columbia/Sony Music), a-t-il voulu s’approprier certains des plus grands tubes du plus célèbre protestataire et maître du folk ? Un pari d’autant plus risqué que les titres choisis appartiennent pour la plupart à une époque révolue, les années 1960, comme « Just Like A woman », « All Along The Watchtower », « I Want You », « Ballad of Hollis Brown », etc., et que l’adaptateur a voulu faire extrêmement simple, aussi bien dans la traduction des titres que celles des paroles. Vraisemblablement pour coller le mieux possible à la personnalité et à l’œuvre de Dylan. Un pari audacieux (trop ?) aussi. Même si parfois cela ne se voit pas dans les textes et la musique, sobres et basiques. La fidélité certes, mais sans trop de passion.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9191