Parmi les metteurs en scène les plus en vue, le Russe Dmitri Tcherniakov est un des plus recherchés par les théâtres lyriques. Capable du meilleur comme du pire, il signe des mises en scènes passionnantes, fidèlement enregistrées par l’éditeur Bel Air Média. Les deux dernières parutions viennent d’Allemagne.
« Lulu », d’Alban Berg, a été présenté en 2015 à l’Opéra d’État bavarois de Munich sous la direction d’un autre Russe, Kirill Petrenko, le futur patron de l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Tcherniakov a imaginé un labyrinthe de panneaux de verre, qui permettent, dans cette œuvre très compliquée, un voyeurisme constant de l'action par tous les protagonistes. Les personnages masculins, Schön, Schigolch et Alwa, auront rarement été traités avec autant d’acuité. La distribution est somptueuse, avec la Lulu suicidaire de Marlis Petersen, Bo Skovhus (Schön plus qu’inquiétant), Rainer Trost (Le Peintre) et Daniela Sindram (Comtesse Geschwitz). La direction de Petrenko est d’une clarté et d’un lyrisme exemplaires (2DVD et un BRD BelAir Classiques).
Autre réalisation passionnante de Tcherniakov, le « Parsifal » de Wagner réalisé en 2015 pour l’Opéra d’État de Berlin. Il réussit à donner une lecture désacralisée de l’œuvre tout en conservant aux personnages une vérité crédible. Comme pour son « Dialogues de Carmélites » munichois, il place l’action dans une secte malade où l’on se dispute le pouvoir. Parsifal y débarque sac au dos, aussi humain que possible. La distribution est superlative, à commencer par le Parsifal d’Andreas Schager et la Kundry d’Anja Kampe. René Pape, Wolfgang Koch, Mathias Hölle et Tomas Tomasson complètent cette affiche exemplaire et Daniel Barenboïm dirige avec une grande intelligence la Staatskapelle Berlin. C'est certainement le « Parsifal » le plus captivant de ce début de siècle (2 DVD BelAir Classiques).
On peut le mettre en regard de la précédente production dans le même théâtre de « Parsifal », en 1992, signée Harry Kupfer et également dirigée par Barenboïm. Une lecture très moderne et dépouillée et une distribution qui était aussi la meilleure pour l’époque, avec Poul Elming, Falk Struckmann, John Tomlisson, Waltraud Meier et Gunther von Kannen (3 DVD EuroArts).
Des chefs légendaires
Quelques concerts sont immortalisés par l’éditeur berlinois EuroArts. Une archive de prix issue du fond Unitel : le génial violoniste américain Itzhak Perlman, encore dans sa grande jeunesse en 1979, interprète à Philadelphie, sous la direction de l’immense Eugene Ormandy, le « Concerto pour violon en ré majeur » de Tchaïkovski, avec un lyrisme et une sonorité confondants. Ce programme russe est complété par l’« Ouverture Roméo et Juliette » du même compositeur et « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski orchestrés par Ravel, qui mettent en valeur la somptuosité du Philadelphia Orchestra sous la direction de celui qui a été leur directeur musical pendant quarante-deux ans (1 DVD EuroArts/Unitel).
Autre chef légendaire, le Japonais Seiji Ozawa, qui fêtait en 2015 ses 80 ans lors d’un gala au Festival de Matsumoto dont il est le fondateur. Au programme, les symphonies n° 2 et 7 de Beethoven et sa « Fantaisie Chorale op. 80 », avec comme invitée d’honneur la pianiste argentine Martha Argerich. Grandiose ! (1 DVD et 1 BRD EuroArts).
Chaque année les Berliner Philharmoniker fêtent l’anniversaire de leur phalange à l’étranger. Pour 2017 c'était à Chypre, à Pafos, lieu mythique où serait née Aphrodite. Mariss Jansons dirige un programme romantique (von Weber, Dvorak, Brahms) et le clarinettiste allemand Andreas Ottensamer joue en virtuose le « Concerto pour clarinette n°1 » de von Weber (1 DVD et 1 BRD EuroArts).
Décevante, car manquant de force dramatique, la version orchestrée de la « Tétralogie » de Wagner (« The Ring without Words ») sous la houlette de Lorin Maazel, enregistrée à Berlin en 2000. Cela se traîne sans force ni relief malgré la beauté sonore des Berliner Philharmoniker (1 DVD et BRD EuroArts).
Comme s’il voulait prouver quant à lui qu’il n’est pas impossible de réaliser cette orchestration, le chef vénézuélien Gustavo Dudamel, invité en 2017 à diriger le concert d’été en plein air des Berliner Philharmoniker, dont le thème était « Légendes du Rhin », mettait au programme quelques pages orchestrées du « Ring », auxquelles il parvenait à donner une force théâtrale surprenante (1 DVD et BRD EuroArts).
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