* Dire qu'Archie Shepp, 83 ans, a participé à l'histoire et à l'évolution du jazz contemporain de ces 60 dernières années est un euphémisme ! Saxophoniste (ténor et soprano), et plus récemment vocaliste, engagé politiquement et élément phare de l'avant-garde free-jazz dès ses premiers pas dans la musique afro-américaine dite « New Thing » à l'aube des années 1960, il s'est attaché à donner du champ (chant ?) à sa musique libertaire tout en conservant un pied dans les racines profondes du jazz.
Aujourd'hui, c'est avec son cadet de près de quarante ans, le pianiste et pédagogue Jason Moran, qu'il signe en duo un opus onirique et crépusculaire, « Let My People Go » (ArchieBall/L'Autre Distribution). Onirique, parce qu'à travers son souffle toujours puissant, souvent tranchant et déchiré, le saxophoniste – romantique cependant au soprano – évoque dans l'improvisation et le chant de belles histoires et une forme de révolte. Avec la constante et l'écoute attentive de son délicat complice, auteur du seul morceau original de l'album, « He Cares ».
Crépusculaire, car en se réappropriant John Coltrane, Billy Strayhorn, Duke Ellington, Thelonious Monk et surtout deux traditionnels du « Good Book » (la Bible) immortalisés par Louis Armstrong (« Sometimes I Feel Like A Motherless Child » et « Go Down Moses »), le leader, ouvertement marxiste, semble faire plus qu'un clin d'œil à l'opium du peuple. À la recherche de la rédemption ?
* Jeune maman, la trompettiste/bugliste Airelle Besson, élue Révélation aux Victoires du Jazz 2015, se devait de marquer son retour au premier plan avec la parution d'un nouveau disque, « Try » (Papillon Jaune/L'Autre Distribution).
À la tête de son quartet paritaire (Isabel Sörling, chant, Benjamin Moussay, claviers, et Fabrice Moreau, contrebasse), l'instrumentiste signe un album original tout en rondeur. Dans les compositions, d'où se dégagent de très belles mélodies et harmonies. Dans les délicates interventions à la trompette, chaudes et lyriques. Dans l'alchimie rythmique, colorée et pleine de sensibilité, créée par les membres du groupe. Là où d'autres se contentent de cloner à l'infini, Airelle Besson offre un merveilleux voyage aérien, sensuel et tout en douceur. À tomber sous le charme !
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