De Dan Simmons à Maxime Chattam

Des poids lourds à effeuiller

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Publié le 17/11/2020
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Pour aider les lecteurs à se distraire pendant le confinement, les éditeurs publient de nouveaux – futurs – best-sellers. Des thrillers bien épais et cousus main pour s’évader.

* Publié dans une trentaine de pays, Dan Simmons aime introduire de grands auteurs ou des personnages historiques dans ses fictions. « Le Cinquième Cœur » (1) débute à Paris en 1893, alors que Sherlock Holmes – qui est censé avoir trouvé la mort deux ans plus tôt ! – empêche l’écrivain américain Henry James de se suicider. Le détective entraîne le romancier à Washington pour enquêter sur le suicide d’une Américaine, sur les traces d’une société obscure qui prône la culture. Un mystère historique et gothique en plein essor de l’occultisme.

* Marc Levy, affiché comme l’auteur français « le plus lu dans le monde avec 50 millions d’exemplaires vendus », a surpris – et régalé – ses fans avec « C’est arrivé la nuit » (2), un techno thriller qui met en scène neuf hackers lanceurs d’alertes, prêts à tout pour dévoiler, à leurs risques et périls, les scandales financiers, politiques, environnementaux et autres. Marc Levy affirme que toutes ces « affaires » sont authentiques. Un récit haletant qui passe d’un personnage à l’autre et d’une ville à l’autre, Oslo, Madrid, Paris, Tel-Aviv, Istanbul, Londres. Un nouveau club des 9 à suivre.

* Mary Higgins Clark, reine du suspense depuis 1979 (« la Nuit du renard »), s’est éteinte le 31 janvier 2020, après que ses livres se sont vendus à plus de 150 millions d’exemplaires. On la retrouve dans « Meurtre à Cape Cod » (3), qui réunit dix nouvelles qui jalonnent sa longue carrière, dont trois inédites.

Historique ou génétique

* Ken Follett, c’est plus de 170 millions d’exemplaires de ses 31 livres vendus. Il a connu sa plus grande audience avec la saga de Kingsbridge, commencée avec « les Piliers de la Terre » en 1989 et poursuivie avec « Un monde sans fin » en 2008 puis « Une colonne de feu » en 2017. On remonte le temps avec « le Crépuscule et l’Aube » (4), dont l’intrigue se situe avant celle des « Piliers de la Terre ». En l’an 997, à la fin du haut Moyen Âge, l’Angleterre doit faire face à des attaques de Gallois à l’ouest et de Vikings à l’est ; les hommes au pouvoir s’opposent non seulement au peuple, mais aussi au roi. C’est le règne du chaos.

* Ancien chirurgien ophtalmique et pionnier du thriller médical depuis « Coma » en 1977, Robin Cook conforte sa réputation avec des thrillers qui tournent autour de questions de déontologie médicale ou de bioéthique. Dans « Origines » (5), à partir de la mort soi-disant par overdose d’une jeune femme enceinte, il met en lumière la généalogie génétique et les questions de respect des données personnelles et de la vie privée soulevées par les fichiers ADN.

* Très souvent récompensé pour sa trentaine de romans policiers, dont beaucoup ont été adaptés au cinéma, Harlan Coben réussit encore, bien qu’en nous menant en terrain connu, à nous surprendre. « L’Inconnu de la forêt » (6) est une enquête autour de la disparition d’une lycéenne victime de harcèlement, bientôt suivie de la disparition d’un jeune garçon. Classique, sauf que l’enquêteur, Wilde, a été découvert vers l’âge de 8 ans survivant à l’état sauvage dans une forêt du New Jersey. Un personnage atypique, dans une intrigue où se mêlent secrets de familles et secrets d’État.

* La saga Ryan continue… sous la plume de Mark Greany, qui poursuit la fameuse série inaugurée en 1986 avec « Octobre rouge » et qui a fait une vingtaine de petits jusqu’à la mort de Tom Clancy en 2013. Dans la lignée du maître du techno thriller, « le Serment » (7) postule qu’une faille de sécurité informatique pourrait avoir compromis les données personnelles de millions de militaires et de membres des services secrets américains à travers le monde. Meurtres et attentats spectaculaires se multiplient. Stratégie de diversion ou déclaration de guerre ?

* Figure majeure du thriller français, Maxime Chattam se rapproche de Stephen King et nous entraîne, avec « l’Illusion » (8) dans une petite station de ski au fond d’une vallée perdue, fermée durant l’été hormis quelques saisonniers. Hugo vient pour travailler et se ressourcer, mais dès son arrivée, quelque chose l’inquiète. Oppression, visions, disparition, l’angoisse monte aussi chez le lecteur, qui, avec seulement des touches d’insolite et de bizarre, ne peut s’empêcher de construire des scènes d’horreur.

(1) Robert Laffont, 573 p., 22 €

(2) Robert Laffont/Versilio, 398 p., 21,90 €

(3) Albin Michel, 324 p., 21,90 €

(4) Robert Laffont, 848 p., 24,50 €

(5) Albin Michel, 426 p., 21,90 €

(6) Belfond, 429 p., 21,90 €

(7) Albin Michel, T.1 & T.2, 393 et 344 p., 19,90 € chacun

(8) Albin Michel, 456 p., 22,90 €

Martine Freneuil

Source : Le Quotidien du médecin