À LA PARUTION de « Self Portrait », de Bob Dylan, en 1970, un critique du magazine américain « Rolling Stone », qui ne trempait pas sa plume dans le miel ni n’était adepte du consensus mou qu’on connaît aujourd’hui, posait cette question choc : « What is this shit ! » (traduction : « Qu’est-ce que c’est que cette merde ! »). Plus de quatre décennies après, ironie du sort, c’est le même critique, Greil Marcus, qui signe les notes de pochette de la magnifique réédition de l’album le plus décrié du poète folk-rock, « Another Self Portrait (1969-1971) - The Bootleg Series - vol.10 » (Columbia Records/ Sony Music, double CD ou coffret 4 CD).
Cette réédition, qui comprend des démos jusque-là inédites, des prises alternatives et des titres mis au rencart lors de l’enregistrement, retrace la genèse de l’album tant dénigré et les esquisses du suivant, « New Morning », paru quelques mois plus tard. Elle jette aussi un regard nouveau sur une période à la fois controversée et essentielle dans l’évolution de Bob Dylan, considéré alors comme le porte-parole, voire le prophète, de toute une génération. Elle permet de redécouvrir ce dernier, aux côtés de quelques fidèles accompagnateurs, notamment David Bromberg (guitare) et Al Kooper (claviers), dans des reprises de chansons traditionnelles folk ou de certains de ses contemporains (comme Tom Paxton) et sur ses propres compositions. Le tout souvent particulièrement dépouillé, musicalement et vocalement.
Le coffret renferme également l’intégral du concert historique donné par Bob Dylan et The Band au festival de l’île de Wight en août 1969, le seul donné par l’artiste entre 1966 et 1974. Un double mythe réhabilité grâce au temps qui passe. Bob Dylan sera en concert au Grand Rex, à Paris, les 12 et 13 novembre.
L’esprit soul.
Autre mythe, autre légende, autre réédition : Elvis Presley. En 1973, celui qui est surnommé le King renouvelle son contrat avec RCA, sa maison de disques principale depuis le début de sa carrière. Afin de ne pas trop s’éloigner de ses proches et de sa résidence de Graceland, à proximité de Memphis (où il mourra le 16 août 1977, à 42 ans), Presley décide d’enregistrer ses nouveaux morceaux à Memphis, dans les studios Stax, label de plusieurs références de la soul music et du rhythm’n’blues, comme Otis Redding, Wilson Pickett, Sam & Dave ou encore Isaac Hayes. Les séances ont lieu la nuit en deux temps, du 21 au 24 juillet et du 10 au 16 décembre. Du vivant du King, certains de ces enregistrements seront publiés sur trois albums, puis dans des disques à titre posthume.
Pour commémorer le 40e anniversaire de ces sessions, Columbia Legacy (Sony Music) vient de faire paraître un très beau coffret, « Elvis at Stax - Deluxe Edition » (3 CD, format 45 tours). Il regroupe l’intégralité de ces enregistrements, qui mélangent ’esprit soul et gospel propre à Stax, grâce à la présence de membres de MG’s ou des Memphis Boys, une pointe de blues et le bon vieux rock’n’roll, voire la country music (avec ses fidèles complices du TCB), auxquels était si attaché le King et qui avaient fait sa réputation internationale. Douze nuits historiques pour plus d’une cinquantaine de chansons tout aussi historiques, avec un Elvis Presley vocalement impeccable, à la fois caressant comme il savait l’être sur de belles ballades country et impérial et magistral sur des tempos très rock.
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