* « Révolutions françaises du Moyen-Âge à nos jours » (1) est la première histoire globale, rapportée comme une épopée, des guerres civiles franco-françaises. Autrement dit des révolutions qui jalonnent l’histoire de la France, dont la crise des Gilets jaunes est la dernière manifestation. Patrice Gueniffey, professeur à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (« Napoléon et de Gaulle »), et François-Guillaume Lorrain, historien et grand reporter au « Point » (« Ces lieux qui ont fait la France »), ont convoqué 14 autres auteurs pour aborder cette « exception » française bien réelle que constitue la répétition des révolutions. Quel en fut chaque fois le détonateur ? Le rôle exact du peuple ? De quel peuple d’ailleurs ? Comment le pouvoir en place a-t-il répliqué, dans quelles circonstances et avec quelles forces ? Pourquoi et comment a-t-il été plusieurs fois renversé ?
* Qui, du Portugais Magellan, parti en 1519 sur la route des Indes par l’Ouest et mort en 1521 d’une flèche empoisonnée sur une île des actuelles Philippines, ou du Basque Juan Sebastian Elcano, qui lui succède à la tête de l’expédition, passe le cap de Bonne-Espérance et rentre en Espagne en septembre 1522, est le « premier homme à avoir fait le tour du monde » ? Loin de la querelle qui sommeille alors que l’Europe commémore le « cinquième centenaire du premier tour du monde », Romain Bertrand, directeur de recherches au CERI (Centre de recherches internationales) Sciences Po, conte dans « Qui a fait le tour de quoi ? » (2), avec le plus grand enthousiasme, une tout autre histoire. En confrontant des sources connues, dont le journal du Vénitien Pigafetta, à des sources sud-est asiatiques, il montre qu’en Malaisie et aux Philippines, le véritable héros de l'épopée n’est pas un Européen, mais un Malais du nom d’Enrique, auquel s’ajoutent les 242 marins de diverses nationalités de l’expédition, et souligne que les sociétés et les populations rencontrées n’ont été qu’« éraflées ». Pour le chercheur, les Espagnols ont fait le tour du globe, mais certainement pas du monde.
* La démarche du romancier égyptologue Philip Kayne n’est pas éloignée, qui vise à dégager une approche différente des grands mythes. Après « La Part de vérité », premier tome des « Conquérants d’Aton », paraît « Aÿ, le Pharaon sans couronne » (3). Treize siècles avant notre ère, le Pharaon Sémenkharâ, fils d'Akhenaton – qui, sous l’égide d’Aton le dieu unique, avait relégué les anciennes divinités au rôle de figurants –, confie à Aÿ, Grand Intendant d’Égypte, commandant en chef des armées, la tâche de mettre un terme aux menaces de l'intérieur ourdies par les tenants du dieu Amon, et à celles des ennemis extérieurs, les Hittites et leurs alliés. Au terme d’un conflit où tous les coups sont permis et où les tragédies personnelles s’enchaînent, AtonAÿ va-t-il réussir à convaincre Pharaon de chasser hors d’Égypte les agitateurs de tous bords ?
* Auteure d’une trilogie sur la naissance du Liban moderne, la journaliste et écrivaine franco-libanaise Carole Dagher raconte dans « l’Invité des Médicis » (4) une exceptionnelle rencontre entre l’Orient et l’Occident. Au début du XVIIe siècle, l’émir Fakhreddine II, prince du Liban, est reçu à la cour de Cosme II de Médicis. Venu lever une armée pour résister à la conquête ottomane, le guerrier ne retournera au Levant qu’après cinq années de conquêtes de l’esprit auprès des artistes et des guildes de Florence, de découverte de l’amour aussi. Écrit à la première personne, le roman rend hommage à un homme qui, après une défaite, a remporté « les victoires de la raison et de l’imagination, de la science et de l’art ».
Deux écrivains-médecins
* Pierre Squara est cardiologue réanimateur, fondateur du centre cardiologique de la Clinique Ambroise-Paré, à Neuilly, et directeur de la recherche de l'établissement. Il est depuis le 15 mars en première ligne dans l’établissement, où les 16 lits de réanimation lourde qui étaient dédiés à la cardiologie et à la chirurgie cardiovasculaire ont été dédiés aux malades Covid-19.
Pierre Squara est aussi écrivain. Après « la Danse des Curètes - Chroniques du cœur », où il brossait le portrait de ses patients les plus marquants, « Réanimer la politique - Vade mecum civis », une approche originale et libre de la politique, et « Hémiole - Le roman de Pythagore », paraît « le Mystère de Nicole Oresme » (5), un roman bien sûr, mais dont les faits et les personnages sont authentiques.
Présenté comme « une enquête artistique pendant la Terreur sur l’"Einstein" du XIVe siècle », le livre confronte deux époques. Marie de Russon, jeune aristocrate en fuite au début de la guerre de Vendée (1793-1796), trouve une tapisserie qui la séduit par sa beauté et son message sous-jacent. L’enquête qu’elle mène à travers les Mauges, à Angers puis à Paris, pour échapper aux horreurs de son quotidien, lui fait découvrir la vie de Nicole Oresme, philosophe, mathématicien, musicologue, physicien, astronome, traducteur, qui fut évêque de Lisieux et conseiller du roi Charles V le Sage. Et à travers lui, les débuts de la guerre de Cent Ans et un Moyen Âge bien moins obscur qu’elle le croyait. Une lecture dense et riche d’enseignements.
« La Fureur de Frédégonde » (6), c'est le retour du Gallo-Romain Arsenius Pontius dans un deuxième volume consacré aux Francs Royaumes, après « Par deux fois tu mourras ». S’il s’est spécialisé dans l’histoire de la médecine, qu’il enseigne en faculté, Éric Fouassier se plaît à écrire des policiers historiques (une trilogie consacrée au chevalier Bayard). Il nous conduit du côté de l’Austrasie et de la Neustrie, où Brunehilde et Frédégonde font l'une et l'autre appel au meurtre, au sexe et à la vengeance pour s’imposer. Appelé à Tours par son parrain l’évêque Grégoire, le jeune lettré est confronté à une suite d’événements mystérieux.
(1) Perrin, 356 p., 21 € (2) Verdier, 144 p., 14,50 € (3) Baudelaire, 409 p., 22 € (4) Philippe Rey, 332 p., 20 € (5) Plon, 406 p., 22 € (6) JC Lattès, 538 p., 21,90 €
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série