* Dans son théâtre de la Reine Blanche, Élisabeth Bouchaud consacre une partie de la saison à des figures de femmes scientifiques exceptionnelles mais qui n’ont pas été reconnues comme elles l’auraient mérité. Physicienne ayant publié, enseigné, Élisabeth Bouchaud a choisi de se consacrer à l’art dramatique. Formée comme comédienne, elle a repris en 2014 le Théâtre de la Reine Blanche et en a fait la « scène des arts et des sciences ». À partir du 15 décembre, on y découvrira Jocelyn Bell, qui confirma l’existence de ces pulsars qu’elle avait tôt détectés, mais c’est son ancien professeur qui recevra le prix Nobel… (« Prix No'Bell »). Pour le moment, avec « Exil intérieur », c’est la vie de Lise Meitner (1878-1968) que l’on suit. De culture juive, de nationalité autrichienne, elle travaille à Berlin en 1918, lorsque débute la pièce très intéressante d'Élisabeth Bouchaud, qui incarne la physicienne avec sensibilité, précision, intelligence. Deux excellents comédiens l’accompagnent : Benoît di Marco est Otto Hahn, chimiste qui travaille lui aussi au Laboratoire de radioactivité de l’Institut Wilhelm Kaiser de Berlin ; Imer Kutllovci est Otto Robert Frisch, physicien, neveu de Lise. Il y a quelque chose de fascinant dans les vies de ces chercheurs pris dans les grands tourments du monde. (Théâtre de la Reine Blanche, jusqu’au 28 janvier, reineblanche.com)
* Autre pièce dans laquelle la science est convoquée, la transposition pour la scène des « Mémoires » d’Herculine Barbin, connues en 1978 grâce aux travaux de Michel Foucault : « Herculine Barbin : archéologie d'une révolution ». Née le 8 novembre 1838, Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina B., fut élevée comme une fille, éduquée dans des institutions religieuses, heureuse parmi les filles, et elle devint institutrice. Mais à l’adolescence, les signes d’une masculinité certaine, pilosité notamment, apparaissent. Un médecin l’obligera à être reconnue comme homme. Elle/Il se donnera la mort. C’est un destin poignant, déjà saisi à la scène, il y a des années, par Alain Françon, avec Dominique Valadié. Aujourd’hui, c’est un artiste singulier qui l’incarne sous le regard aimant et doux de Catherine Marnas. Yuming Hey, qui fut le Mowgli de Robert Wilson, prête sa beauté troublante et sa silhouette délicate à Herculine. À ses côtés, Nicolas Martel est idéal. Un grand moment, singulier et entêtant. (Théâtre 14, jusqu’au 3 décembre, puis en décembre à Bordeaux dans une longue tournée, theatre14.fr)
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