AUTEUR de « la Souille », « l’Américain » ou, dernièrement, « Un très grand amour », Franz-Olivier Giesbert se livre sans crainte et sans complexe. Arguant de son « métier de mystificateur », le journalisme, qui consiste à « expliquer aux autres ce qu’on ne comprend pas soi-même », il y va d’une petite histoire philosophique à trois personnages qui donne le titre à son récit : « Dieu, ma mère et moi » (1).
Franz-Olivier Giesbert est chrétien et heureux de l’être, rempli d’un « plein bon Dieu de joie » dès avant sa naissance, assure-t-il, une foi qui ne l’a jamais quitté. L’histoire s’arrêterait là si le livre ne faisait revivre, en lui rendant hommage, cette mère disparue il y a longtemps qui était catholique, professeur et philosophe tendance cartésienne. D’une tout autre tendance, pourrait-on dire, que lui, qui n’a cessé au fil du temps, de ses lectures, de ses voyages et de ses rencontres, de se fabriquer sa propre religion, y mêlant du spinozisme, du taoïsme, du soufisme et bien d’autres choses. Cependant, au terme de syncrétisme il préfère l’image de « soupe indigeste » que lui servait sa maman. Plus de vingt ans après la mort de celle-ci, il se régale du même menu et sa devise reste la phrase de sainte Thérèse de Lisieux : « Je choisis tout. »
Au-delà des évidences.
Écrit peu de temps après la mort de sa mère, le précédent livre de Sylvie Germain, « le Monde sans vous », était une sorte de dialogue entre les vivants et les morts (une partie est consacrée à la disparition lointaine de son père), une méditation sur l’absence des défunts. Dans « Rendez-vous nomades » (2), l’auteure – romancière (« le Livre des nuits », « Jours de colère », prix Femina, « Magnus », prix Goncourt des lycéens) et essayiste – élargit sa réflexion en se demandant comment chercher du sens « à ce qui est, à ce que l’on est, à ce que l’on veut, à ce que l’on imagine, désire espère... ».
C’est à partir d’un livre polyphonique, la Bible, que Sylvie Germain s’efforce de capter la Voix unique, « furtive et vagabonde », qui a inspiré les divers rédacteurs. La Bible est pour elle semblable à la tente dite de « la rencontre », ou du « rendez-vous », que Moïse plantait hors du camp pour s’isoler et consulter le Seigneur, entendre peut-être sa voix. Dans cet ouvrage, elle nous invite à parcourir ce trajet particulier pour se rendre sous cette tente particulière, à « accomplir une sortie hors de soi-même », à se poser des questions sur ce qu’il y a derrière les apparences et les évidences, à aller vers un accomplissement personnel. Le texte est lumineux et le plaisir d’écrire encore redit.
(1) Gallimard, 188 p., 16,90 euros.
(2) Albin Michel, 187 p., 15 euros.
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