Deux visions opposées

CHRISTOPHER WOOL est l’un des peintres américains les plus en vue actuellement. Né à Chicago en 1955, il emprunte au pop art et au street art pour, à travers ses gestes, trouver une grande liberté d’expression. Pour cela il multiplie dans ses grands formats les techniques, peinture à la bombe ou à la main, images sérigraphiques sur toile de lin, pochoir, répétitions de motifs ou de mots, pour aboutir à des compositions entre figuration et abstraction, improvisation et recomposition. Pour Fabrice Hergott, commissaire de l’exposition, « son travail de peintre sur les taches, coulures et autres projections de peinture semble toujours fait comme de l’intérieur, retravaillé avec un acharnement qui n’est pas celui de la mixtion et de la superposition, mais d’une dématérialisation qui a lieu comme depuis l’intérieur de la matière ».

Resisting the Present rassemble des artistes représentatifs de la scène mexicaine des dix dernières années. Ils s’emparent du quotidien (guerre des narcotrafiquants, criminalité et corruption, problèmes d’identité, immigration et frontières, espoir avorté d’une démocratie) et des inquiétudes liées à la globalisation depuis le traité de l’ALENA (1994), accord de libre-échange avec les États-Unis. Ainsi, les cerfs-volants d’Arturo Hernández Alcázar reprennent l’emblème de ralliement de la guerre d’indépendance mais ils sont recouverts de noir de fumée et retenus au sol par des pierres retrouvées après le tremblement de terre de décembre 2011, donnant à l’installation, un aspect très inquiétant.

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (11, avenue du Président-Wilson, 16^e, tél. 01.53.67.40.00, www.mam.paris.fr), du mardi au dimanche de 10 à 18 heures, le jeudi jusqu’à 22 heures. Christopher Wool jusqu’au 19 août, Resisting the Present jusqu’au 8 juillet.