* Art et littérature, au musée d’Orsay (1) avec les expositions consacrées au peintre symboliste belge Léon Spillaert et à son contemporain Aubrey Beardsley, dessinateur anticonformiste, acteur majeur de la scène artistique anglaise.
La première s'intitule « Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude ». Quasiment autodidacte, Spilliaert se nourrit des lectures de Nietzsche, Lautréamont, Edgar Poe et Émile Verhaeren, avec qui il noue une profonde amitié. Ses premières années de création sont intenses et radicales. Avec ses sombres lavis d’encre de Chine, il explore des questions métaphysiques. Autoportraits tourmentés au regard intense dans une quête de soi, figures fantomatiques et solitaires dans des intérieurs oppressants, solitude face à l’immensité de la mer et sous les lumières blafardes des réverbères qui éclairent la ville. Les femmes de pécheurs de dos scrutent l’horizon dans l’attente du retour.
Après les lithographies inspirées par des poèmes de Maeterlinck, « les Serres chaudes », il ne délaisse sa mélancolie qu’après son mariage et la naissance de sa fille. Artiste inclassable, symboliste certes, mais aussi minimaliste et expressionniste.
Aubrey Beardsley (1872-1898), qui publie ses dessins dans des revues d’avant-garde éphémères, « Yellow Book », « The Savoy », a notamment marqué son époque en illustrant le sulfureux « Salomé » d’Oscar Wilde dans « The Studio ». Encouragé à ses débuts par le préraphaélite Edward Burne-Jones, il acquiert un goût pour le Moyen Âge. La découverte de la « Peacock Room » (Pièce du Paon) de Whistler y ajoute une influence japonisante. Le XVIIIe siècle donne de l'exubérance à ses costumes et l’érotisme ne lui vient pas seulement de la céramique grecque.
La centaine de dessins exposés dans un parcours chronologique, parmi les 1 000 qu'il a signés, témoignent de la manière dont cet artiste mort à 25 ans a marqué la fin du XIXe siècle.
Tout devient musique
À la Philharmonie de Paris (2), l'exposition « les Musiques de Picasso » offre un regard inédit sur l'œuvre du peintre (1881-1973). « Au fond quand on parle d’art abstrait, on dit toujours que c’est de la musique. Quand on veut en dire du bien on parle musique. Tout devient musique (...) Je crois que c’est pour ça que je n’aime pas la musique », a un jour déclaré le peintre. Une boutade ? La musique a été présente tout au long de sa vie, avec son goût pour les airs populaires et les atmosphères de cirque et de corrida.
La musique est dans ses créations avec les gitanes, les Arlequins et les saltimbanques, et les célèbres guitares cubistes, qui le conduisent à collectionner différents instruments, dont une vingtaine sont présents dans l’exposition. Avec les compositeurs novateurs du siècle, Stravinski et les Ballets Russes, lorsqu’il réalise le rideau de scène, les décors et les costumes de « Parade », avec Satie, Milhaud, Francis Poulenc. Dans les « Bacchanales » d’après-guerre, « la flûte de Pan » et jusqu’aux derniers tableaux peints à Mougins. Un imaginaire musical imprègne l’ensemble de son œuvre avec un esprit de synthèse des arts.
(1) Jusqu’au 10 janvier, musee-orsay.fr
(2) Jusqu’au 3 janvier, philharmoniedeparis.fr
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