Un « Roméo et Juliette » paysan
Inspiré par l’écrivain suisse Gottfried Keller au compositeur anglais Frederick Delius (1862-1934), « A Village Romeo and Juliet » est un sombre drame nordique comme les affectionnait le tout début du XXe siècle. EMI en réédite l’enregistrement réalisé à Londres, en 1971, sous la direction de Meredith Davies, avec la fine fleur du chant anglais de cette époque : Elisabeth Harwood, Robert Teear, John Shirley-Quirk.
Ces CD sont complétés par des œuvres orchestrales de Delius, notamment sa « Florida Suite », dirigées par Charles Grove et Thomas Beecham.Aubaine !
2 CD EMI Classics + 1 CD-ROM (livret et résumés)
« La Walkyrie »
Pour inaugurer son nouveau « Ring » de Wagner en studio, Valery Gergiev commence par « Walküre » et frappe fort avec une distribution éclatante. La meilleure du moment, sans faute Qu’on en juge : Nina Stemme, Anja Kampe, Jonas Kaufmann, René Pape, Mikhail Pentrenko, Ekaterina Gubanova… L’orchestre rutile de mille feux, mais la direction de Gergiev reste sage et réservée. L’absolu meilleur moment en est « L’annonce de la Mort », au II, quand Siegfried-Jonas Kaufmann reste pétrifié mais incandescent devant l’admirable autorité vocale de Brünnhilde Nina Stemme. À suivre !
1 coffret cartonné de 4 CD, Mariinsky Label.
Drama Queens
Voici un répertoire qui va comme un gant au mezzo-soprano américain Joyce DiDonato : les reines dramatiques du répertoire baroque italien, de Cesti à Haendel, de Monteverdi à Gluck. L’art du phrasé est admirable (« Lasciami piangere » de Keiser et « Piangerò la sorte mia » de Haendel). D’autres airs montrent sa virtuosité (« Brilla nell’ alma » de Haendel) mais jamais gratuitement : le timbre reste toujours riche, enchanteur et au service de la dramatisation. Perle absolue : le « Disprezzata Regina » d’Octavie du « Couronnement de Poppée » d’une intensité déchirante. Quelques raretés, comme les airs de Hasse, Cesti, Orlandini, Giacomelli, font aussi le prix de cet album, sans conteste le meilleur enregistrement de studio de cette chanteuse américaine et un des plus parfaits récitals de chant parus en 2012.
1 CD, EMI Classics.
Sonates de Beethoven
Voici le troisième volume de l’intégrale en cours du monument beethovenien par le pianiste français François-Frédéric Guy, enregistré en public à l’Arsenal de Metz (2011/2012). Il mêle avec bonheur les toutes premières Sonates (1 à 3), admirablement mises en valeur, avec des plus médianes (superbe « Les Adieux » mais « Hammerklavier » avec de surprenants changements de tempi) et les trois dernières. Ce sont les plus réussies du coffret, particulièrement la 31e. L’Arietta de la 32e connait quelques accélérations qui le déséquilibrent. Certainement une des plus passionnantes intégrales en cours. ?? connaître !
1 coffret cartonné de 3 CD, Outthere.
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