Wagner at the Met
Attention trésor ! Les Wagnériens sont aujourd’hui abreuvés des archives de Bayreuth (quasiment tout est disponible) et autres grands théâtres européens, allemands principalement, où Wagner a régné en exclusivité dans la première moitié du siècle dernier. Mais sait-on assez que, de l’autre côté de l’Atlantique, le Metropolitan Opera de New York lui vouait aussi un culte et que s’y côtoyaient des chanteurs américains et les célébrités européennes ? Le coffret magnifiquement édité que consacre Sony à ce Golden Age newyorkais comporte des archives majeures. Comme le « Tristan » de Flagstad et Melchior (Artur Bodanzky 1938) ; un « Ring » avec les mêmes, plus Schorr et Lawrence ; le « Tannhäuser » de George Szell (1954), avec Vinay, Varnay, London ; le « Lohengrin » de Leinsdorf (1944) avec Melchior et Varnay ; le « Vaisseau » de Reiner (1950) avec Hotter et Varnay ; Victoria de Los Angeles dans « les Maîtres Chanteurs » en 1953…. Pour initiés certes, mais quelle aubaine ! (1 boîtier cartonné de 25 CD, avec livret superbement illustré, Sony Classicals)
L’autre conte de Prokofiev
Il n’y a pas que « Pierre et le loup ». Avec « le Bûcher d’hiver », opus 122, de Serge Prokofiev, dont voici le premier enregistrement mondial, on est dans l’ambiance des scouts russes, les « pionniers », dans la propagande soviétique aussi, mais à un tel niveau de naïveté que l’on cède au charme. L’excellent récitant en est Vincent Figuri, sur une musique enregistrée en 1995 par l’Orchestre symphonique de la Saison Russe dirigé par André Tchistiakov. Trois versions sont proposées par le CD : en français, en anglais et version orchestrale seule. Une découverte. (1 CD Salamandre, distr. Codaex)
« Storie di Napoli »
Marco Beasley revient avec un nouvel enregistrement consacré à la musique napolitaine du XVIe siècle à nos jours. Avec son incroyable faconde et son énergie implacable, il nous fait voyager, en compagnie de Guido Morini et de son ensemble d’instrumentistes baroques, dans les hautes sphères de Naples, Ischia, Capri, le Vésuve, des parfums inoubliables. (1 CD Alpha/Outhere)
Gavin Bryars
Anecdotique, certes, mais les passionnés de musique minimaliste répétitive se réjouiront de voir paraître sur CD l’inénarrable « Jesus Blood never failed me yet » de Gavin Bryars, avec la voix de Tom Waits, produit par Philip Glass en 1971. Le CD propose 5 versions différentes de cette musique entêtante et enivrante. Historique. (1 CD Decca)
« Manon Lescaut »
Dans sa collection à prix économique « The Home of Opera », EMI réédite un vrai trésor, la « Manon Lescaut » de Puccini, alternative plus courte à « Manon », de Massenet, enregistrée en studio (Abbey Road !) à Londres en 1971, sous la direction exemplaire de Bruno Bartoletti. Dans le rôle des deux amants infortunés nés de la plume de l’Abbé Prévost, Montserrat Caballé et Plácido Domingo au sommet de leurs forces vocales. Ils ont la couleur vocale idéale de leur rôle, et émotion pour l’une, fougue pour l’autre sont au rendez-vous. Hormis le Lescaut de Vicente Sardinero, le reste de la distribution est quelconque. Qu’importe, c’est la meilleure intégrale de studio disponible. (1 coffret de 2 CD EMI Classics)
Alagna chante Verdi
Pièce majeure de l’année du bicentenaire de Verdi, ce récital compilation du ténor Roberto Alagna a tout pour séduire. Le répertoire, très éclectique. Avec, certes, les inévitables « Rigoletto », « Otello », « Trouvère » (en duo ave Angela Gheorghiu). Mais aussi des opéras de jeunesse, comme « Ernani », « Jérusalem », « les Lombards », « Luisa Miller » et l’ineffable Ingemisco du « Requiem ». Et Alagna a toujours la voix du Bon Dieu. Alors… (1 CD Deutsche Grammophon/Universal)
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