* Chaud-froid islandais
ÎLE-VOLCAN en équilibre entre l’Europe et l’Amérique du Nord, l’Islande offre un fascinant spectacle de commencement du monde, Façonnés par la glace et le feu ses paysages d’une somptueuse brutalité se mêlent à des merveilles de douceurs et de beauté. Univers soumis aux transitions d’une météo brutale, où alterne dans une même journée grand soleil, brouillard subit, pluies et vents voire neige, l’île ne connaît quasiment que deux saisons : un hiver froid et sombre, et un été bref, avec le soleil de minuit.
L’hiver, l’arrivée sur ce bout de terre perdu dans l’Atlantique-Nord, à un peu plus de trois heures de Paris, a des allures de débarquement sur la lune. Première étape au sortir de l’aéroport, on se précipite au Blue Lagoon pour une baignade surréaliste dans les eaux chaudes et bleutées, riches en minéraux de toutes sortes, de cette gigantesque piscine naturelle creusée dans la lave, alimentée par les eaux chaudes jaillies des profondeurs de la terre. L’atmosphère y est magique. Le bleu transparent de l’eau fumante se détache du ciel sombre et bas. On marine avec volupté dans le cocon du bain presque brûlant, contraste saisissant avec le froid de loup alentour. Relaxé, le corps chargé de silice pure, qui, paraît-il redonne une nouvelle jeunesse aux plus vieilles peaux, on sera en pleine forme pour explorer les plus beaux sites de l’île.
Après l’incontournable visite à Geysir et son spectaculaire geyser, qui jaillit avec une régularité de métronome toutes les 7 à 8 minutes en époustouflants jets de 35 mètres, les sources d’eaux chaudes du parc national de Thinvellir, le cratère à explosions de Kerio, il ne faut manquer sous aucun prétexte Gullfoss et sa « chute d’or », la plus belle cascade d’Islande. À demi pétrifiée dans les glaces en hiver, elle déverse ordinairement, du haut de ses 33 m, des tonnes d’eau pulvérisée colorée de magnifiques arcs-en-ciel. Non loin de là, au milieu d’une gigantesque faille escarpée sur le rocher du Logberg, siégeait l’Althing, l’ancien Parlement islandais, fondée par les Vikings en 930, moins de soixante ans après l’arrivée d’Ingolfur Anarson, premier colon officiel, en 874. C’est là que fut décidé, en l’an 1000, l’abandon du paganisme viking et l’adoption du christianisme et, plus près de nous, que fut proclamée l’indépendance et créée la République islandaise, libérée de la tutelle danoise.
Entre le front de mer et le petit lac Tjörnin, Reykjavik, la capitale, malgré nombre de constructions modernes, voire futuristes, garde des allures de petite ville de province, avec ses maisons de bois badigeonnées de couleurs acidulées, ses clochers d’églises pointus et ses jolis parcs de verdure. Des allures seulement, car la capitale est riche de musées, de galeries d’arts, de cinémas, de restaurants (souvent excellents) et de bars branchés. Nostalgie des viriles ripailles de leurs ancêtres vikings, dont ils ont gardé quasi intacte l’ancienne langue, désir de rompre la monotonie des jours ou des nuits trop longues ? Les soirs de week-end, la ville s’anime comme Rio durant le Carnaval. De tous âges et de toutes conditions, jeunes branchés au look improbable, couple en smoking et robes du soir, barbus nordiques et Walkyries à lourdes tresses d’or s’adonnent sans complexe aux joies de la fête, souvent fortement arrosée, jusqu’à l’aube ou ce qui en tient lieu, apportant une chaleur bienfaisante dans l’atmosphère un peu frisquette de la capitale.
* Bouillonnement new-yorkais
Avec son étourdissante immensité de buildings qui champignonnent dans l’île de Manhattan et sa juxtaposition de quartiers qui sont autant de petites villes aux frontières bien réelles New York, qui reste l’une des villes les plus fascinantes du monde, n’en finit pas de se renouveler.
New York, c’est bien sûr Manhattan, la City, comme la nomment les New Yorkais, par opposition aux autres districts de Brooklyn, du Bronx et du Queens, baptisés par dérision BBQ, qui constituent, avec Staten Island, la mégapole new-yorkaise. À l’exception du Lower Manhattan, la vieille ville, à la pointe sud de l’île, étrange mélange d’antiques bâtiments de brique et d’églises coloniales tapies à l’ombre de gigantesques gratte-ciel, Manhattan évoque, comme la plupart des grandes villes américaines, un gigantesque damier, formé de blocs d’immeuble où les avenues tracent d’interminables perpendiculaires, traversées à angle droit par les parallèles des rues.
Aucune autre ville au monde ne respire une telle diversité. Juxtapositions de races, de cultures, de standings, de statuts, chaque quartier de la ville est un autre monde tout en restant profondément new-yorkais. Tout se mélange et tout change de cette cité en perpétuelle ébullition. Entre Houston Street et Broadway, Little Italy, l’enclave italienne, n’est plus ce qu’elle était. Les jeunes générations sont allées depuis belle lurette prospérer ailleurs, laissant la place aux Asiatiques qui débardent de Chinatown tout proche. Ancien repaire d’anticonformistes flamboyants, Greenwich Village s’est considérablement embourgeoisé. Tout en restant très prisé des New-Yorkais, sensibles à l’ambiance très Vieille Angleterre de ce « village » aux jolies maisons de brique avec escaliers de fer forgé, bordées d’arbres et de jardins fleuris. Non loin du Village, en poussant vers la 14e rue, se juxtaposent, d’un bloc l’autre, belles maisons édouardiennes entourées de verdure et immeubles historiques, comme l’étonnant Flat Iron Building, l’un des tout premiers gratte-ciel de Manhattan (1902), à la forme triangulaire évoquant un fer à repasser géant, qui domine Madison square.
Tout près de là, entre Broadway et Houston Street, East Village, ancien quartier « chaud » s’est métamorphosée en quartier branché et culturel, avec toutefois une pointe underground de bon aloi. Théâtres d’avant-garde, restaurants, cafés, boîtes de jazz, boutiques de mode et antiquaires, foisonnent. Parmi les curiosités de ce quartier en pleine mutation le Renwick Triangle, non loin de Tompkins Square, qui donne une image assez fidèle de ce que fut le New York du XIXe siècle. C’est ici que s’étendait jadis la propriété du hollandais Peter Stuyvesant, le père fondateur de la ville, dont le nom d’origine était New Amsterdam. On y trouve encore de beaux immeubles avec perrons et portail sculptés et d’intéressants édifices Renaissance italienne, comme le Joseph Papp Public Theater, sur Lafayette Street, construit en 1849, qui abrita à l’époque la New York Library.
Un week-end n’est pas de trop pour visiter les musées de New York, comme le MoMa et ses collections d’art contemporain, mais auss, émergeant de la verdure de Central Park, le Metropolitan Museum et ses magnifiques collections d’art, et, presqu’en face, de l’autre côté de la 5e Avenue, le célèbre bâtiment en forme de coquillage géant qui abrite le musée Guggenheim ou encore le musée Frick, où l’on peut admirer d’inestimables collections de toiles de maître, de mobilier français, d’émaux de Limoges et de tapis d’Orient.
Dans ce Midtown, démesure réalisée de Manhattan où tout est plus haut, plus écrasant que partout ailleurs, on cédera aux attraits du shopping dans les magasins de lux : Sak’s, Bergdorf Goodman ou Tiffany’s, l’inabordable joaillerie chère à Audrey Hepburn dans cette 5e Avenue où coule le fleuve des piétons et où les marchands ambulants débitent hot-dogs et beignets graisseux, montres en toc, faux Vuitton et vrais bijoux de pacotille.
Jusqu’à la fin du mois de mars, les enseignes des boutiques et des temples du shopping comme Macy’s, Bloomingdale, Barney’s..., tout comme les enseignes prestigieuses de la 5e Avenue et de Madison Avenue rivalisent pour casser leurs prix, rendant le luxe le plus échevelé quasiment accessible.
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