L'épidémie d'Ebola en République Démocratique du Congo (RDC) a marqué de son emprunte les discutions de la 71e assemblée mondiale de la santé (organe décisionnel suprême de l'OMS) qui s'est achevée samedi 26 mai, à Genève. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque Mondiale ont ainsi annoncé, en marge de l'événement, le lancement d'un nouveau dispositif de préparation et de surveillance des épidémies, pandémies, et autres urgences sanitaires.
Ce dispositif est doté d'un comité de direction présidé par le Dr Gro Harlem Brundtland, ancien premier ministre de Norvège et directeur général de l'OMS, et par Elhadj As Sy, secrétaire général de la fédération internationale de la Croix Rouge. « L'épidémie d'Ebola en cours en RDC est un sévère rappel à l'ordre : une épidémie peut frapper n'importe où et n'importe quand », a rappelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.
L'OMS et la Banque Mondiale entendent en finir avec « la période de panique » qui a systématiquement lieu au début de chaque événement de ce genre. Leur but est la mise en place de réseaux d'établissements de santé et d'une réserve financière pour les situations d'urgence. Le dispositif impliquera les agences de l'ONU, la société civile, les gouvernements et les acteurs du secteur privé.
Le plan du « triple milliard »
Le nouveau plan stratégique de l'OMS pour les 5 années à venir a également été adopté, avec 3 cibles prioritaires d'ici 2023 : 1 milliard de personnes supplémentaire bénéficiant d'une couverture médicale, 1 milliard d'individus protégés contre les urgences sanitaires et 1 milliard bénéficiant d'une meilleure santé et d'un meilleur bien être. L'OMS estime que cet objectif du « triple milliard » pourrait sauver 29 millions de vies. « Vous avez donné une nouvelle direction pour l'OMS, a affirmé le Dr Tedros face aux délégués, vous avez fait une déclaration claire de ce que vous voulez nous voir faire et des résultats que vous attendez. »
Les États membres ont aussi adopté le plan global de l'OMS de promotion de l'activité physique, avec pour objectif une baisse de 15 % de la prévalence de l'inactivité des adultes et des adolescents d'ici 2030. Un plan de 5 ans visant à lutter contre les pénuries de médicaments et de vaccins a également été discuté et sera présenté à l'assemblée mondiale de la santé en 2019.
Préparer l'après polio
Les représentants des 194 États membres ont adopté un plan stratégique de 5 ans de transition vers l'après poliomyélite. Ce plan vise à arrêter progressivement l'initiative pour l'éradication de la polio (GPEI). Ses actions concernent le maintien des compétences d'un réseau de laboratoires dans l'hypothèse d'une réapparition du virus après son éradication officielle, la poursuite de la vaccination et la répartition de moyens pour la réponse aux situations d'urgences dans le cadre du règlement sanitaire international.
Le poliovirus sera conservé dans un nombre réduit et contrôlé d'établissements où il servira à des fins de recherche et de production de vaccin. Ce plan, qualifié de « document vivant », sera mis à jour lors de la constitution du budget 2020-2021, de la 144e réunion du comité exécutif de l'OMS, au début de 2019 et de la prochaine assemblée mondiale de la santé.
Tuberculose, choléra et morsure de serpents
Les délégués ont également voté une résolution demandant au directeur général de l'OMS, aux partenaires et aux États membres de continuer la préparation d'une réunion de haut niveau sur la tuberculose lors de l'assemblée générale des Nations Unies en septembre. Ils constatent la baisse progressive des efforts financiers en faveur de la stratégie pour mettre fin à la maladie. En 2016, 1,7 million de personnes sont décédées des suites d'une tuberculose, dont 0,4 million étaient infectées par le VIH. Une résolution a été votée, en vue de demander aux pays concernés par le choléra - qui touche 2,9 millions de personnes par an dont 95 000 décès - d'adopter un plan visant à réduire de 90 % le poids de la maladie d'ici 2030. Les conflits, la malnutrition et le manque d'eau potable et d'infrastructures sont à l'origine des épidémies actuelles. Plus de 2 milliards d'individus n'ont toujours pas accès à l'eau potable.
Pour la première fois, l'assemblée mondiale de la santé a abordé la question des morsures de serpent, avec le vote d'une résolution visant à réduire le nombre de décès et de handicaps provoqués par ces morsures. Environ 1,8 à 2,7 millions de personnes sont mordues chaque année par des serpents venimeux et 81 000 à 138 000 en meurent.
L'OMS a profité de l'occasion pour afficher sa volonté d'accorder une place plus importante dans son organisation aux ressortissants des pays en voie de développement, d'où seront désormais issus la moitié des stagiaires admis à l'OMS d'ici 2020. Ces stagiaires se verront attribuer une bourse spécifique.
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