* Il n’est pas plus belle approche du thème de l’amour que le recueil de la poétesse espagnole Elvira Sastre (28 ans), également écrivaine et traductrice. « Tu es la plus belle chose que j’aie faite pour moi » (1) explore, durant les douze jours qui suivent une rupture amoureuse dévastatrice, l’exaltation des débuts, puis le chagrin de la rupture, avant la possible guérison. Dans sa poésie, les mots et les images de notre quotidien font naître des émotions multiples, insoupçonnées.
* Journaliste spécialisé dans les sujets sociétaux et politiques, souvent polémiques, et auteur de plusieurs essais, Claude Askolovitch dévoile aujourd’hui l’intime. « À son ombre » (2) montre un homme qui a vécu pendant vingt ans avec une femme emportée brutalement par la maladie, et qui, très vite, a aimé une autre femme, plus jeune que lui de vingt ans. Une décennie après que sa vie a basculé, il déverse son trop-plein de culpabilité, d'aimer deux femmes, une morte et une vivante. Ou du moins de responsabilité, pour avoir entraîné ses proches (ses parents, ses deux grands enfants et les deux enfants nés de sa nouvelle union), dans son nœud de contradictions. Il évoque aussi son travail, son – relatif – passage à vide de plusieurs années après avoir été grisé par la réussite.
* Dramaturge de renom (« Signé Dumas », « Diplomatie ») et auteur de 5 romans (« Fabrika », « le Prix »), Cyril Gely raconte, dans « la Forêt aux violons » (3), une histoire d’amour passionnelle, sous la forme d’un conte initiatique. Au XVIIe siècle, un jeune luthier de Crémone entreprend plusieurs voyages dans les Montagnes roses, à la recherche du plus beau bois, l’épicéa, pour faire le plus beau des violons. Il y verra celle qui l’a guidé vers le violon parfait, évoquant la silhouette non pas d’une femme, mais de toutes les femmes. Qui est Antonio, et qui se cache derrière l’inspiratrice ?
Emprise
* Très attendu après le grand succès des « Rêveurs » il y a deux ans, le deuxième roman de la comédienne Isabelle Carré dépasse l’inspiration autobiographique pour nous mener « Du côté des Indiens » (4), ceux que les aléas de la vie ont surpris et qui n’ont pas su se défendre. On entre dans l’intimité d’une petite famille tranquille à travers le regard d'un garçon de 10 ans, qui a perdu son innocence en découvrant que son père passait du temps avec la voisine du 5e plutôt que de rentrer à la maison. Pour cette belle rousse, la fin de l’insouciance a sonné quand, jeune actrice en devenir, elle a été victime d’un abus sexuel et de pouvoir et n’a eu d’autre solution que de fuir. Chacun des personnages dissimule ainsi un secret et se bat, seul, contre ses fantômes.
* S'inscrivant dans la lignée de #MeToo, « Ma sombre Vanessa » (5), premier roman de l’Américaine Kate Elizabeth Russell, en cours de traduction dans une vingtaine de pays, explore l’emprise que peut avoir un adulte sur une adolescente et le traumatisme qui en découle. Le récit vogue entre 2017, lorsqu’un professeur de littérature est accusé d’abus sexuel par l’une de ses anciennes élèves, et 2000, quand Vanessa, 15 ans, a été séduite par cet enseignant de 42 ans. Ce n’est pas elle qui a porté plainte, mais cela l’amène à s’interroger sur cette relation – amour ? – qui l’avait alors transformée, et aussi sur l’impact de son « consentement » sur sa vie actuelle.
* L'histoire de l’ex-braqueur Michel Vaujour, 27 ans de prison, dont 17 en QHS, est connue. Nadine, son ex-femme, a raconté dans « la Fille de l’air » comment elle a appris à piloter un hélicoptère pour le faire évader de la prison de la Santé à Paris le 26 mai 1986. Puis, en 2005, le « roi de la belle » a publié son autobiographie sous le titre « Ma plus belle évasion ». Aujourd’hui, Jamila Vaujour, sa deuxième épouse, explique dans «la Force d’aimer » (6) comment elle l’a connu et aimé et comment, après avoir tenté à son tour et en vain de le faire évader par la voie des airs – ce qu’elle a payé de 7 ans de réclusion –, elle l’a convaincu de baisser les armes. Leur idylle dure depuis la libération légale de Michel Vaujour, il y a 17 ans.
* Auteure d’une quarantaine de romans régulièrement réédités, Françoise Bourdin est toujours au faîte de l’actualité. Dans le sillage de « Quelqu’un de bien » et de son héroïne généraliste dans le Luberon, on peut relire « Objet de toutes les convoitises » (7), un roman polyphonique de 2004 dans lequel elle explorait tous les points de vue de la passion amoureuse. Un aristocrate fortuné, avocat d’affaires parmi les plus en vue de la City, en couple avec un danseur étoile, s’éprend de son jeune associé, au risque de briser le mariage de celui-ci avec une adorable femme.
Duo et dialogue
* Il y a deux ans, Catherine Laborde, connue pour avoir présenté pendant 29 ans la météo à TF1, révélait dans « Trembler » qu’elle était atteinte de démence à corps de Lewy. C’est avec son mari Thomas Stern (agrégé de philosophie et publicitaire) qu’elle a écrit « Amour malade » (8), un deuxième livre à quatre mains après « Si tu ne m’aimes pas, je t’aime », où ils interrogeaient leur histoire sentimentale mouvementée. Dans ce nouveau duo femme-mari et malade-aidant, ils racontent ce que devient l’existence quand une maladie incurable bouleverse le couple, ce que devient l’amour quand l’un des amants tombe malade.
* Également animatrice télé, Églantine Eméyé avait témoigné, dans « le Voleur de brosses à dents », du combat qu’elle menait depuis dix ans pour le bien-être de son fils polyhandicapé sévère. Deux ans ont passé et Samy, qui a 12 ans, vit dans un centre spécialisé loin de chez lui. Sa chambre à la maison est occupée par Mohammed, un réfugié irakien de 37 ans qui vient d’arriver en France. « Tous tes mots dans ma tête » (9) est un dialogue imaginaire entre l’enfant et l’adulte, l’un qui ne sait pas prononcer les mots des autres, même s’il comprend plutôt bien ce qui se dit autour de lui, et l’autre qui sait parler mais ne comprend pas ce qui se dit autour de lui. Un conte humaniste, dans lequel deux exclus donnent à voir des vies inconcevables, celle des « différents », des « autres ».
1) NiL, 151 p., 16 € (2) Grasset, 314 p., 20,90 € (3) Albin Michel, 199 p., 16,90 € (4) Grasset, 348 p., 22 € (5) Les Escales, 442 p., 21,90 € (6) XO, 270 p., 19,90 € (7) Belfond, 194 p., 21,90 € (8) Plon, 264 p., 18,90 € (9) Robert Laffont, 236 p., 19 €
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