Situé à quelques encablures de la côte tanzanienne, l'archipel aux épices est composé de deux îles principales, Pemba, dans le nord, et Unguja, la plus grande, dans le sud, appelée Zanzibar.
Convoité, conquis, ce petit joyaux swahili de l'océan Indien est d'abord bantou. Puis, devenu une étape commerciale importante, les premiers marchands à s'y établir sont les Chirazi, d'origine perse, qui proposent porcelaine de Chine, épices, dattes, perles, tissus, et laissent repartir, à bord de boutres chargés, esclaves, ivoire, carapaces de tortues. Au début du XVIe siècle, les Portugais s'installent à leur tour, développant considérablement la ville et son port, avant d'être chassés par les Arabes venus d'Oman. Dès lors, les sultans d'Oman gouvernent un empire maritime et commerçant dont le centre est Zanzibar et l'île deviendra très vite pour le monde entier l'« île aux épices ». L'épice la plus représentative étant le clou de girofle qui enrichira le sultanat. Ce n'est qu'en 1893 que l'esclavage disparaît véritablement de Zanzibar sous la pression européenne et le protectorat britannique. Zanzibar ville devient vite une cité cosmopolite et nombreux sont les migrants d'Arabie, d'Inde ou d'Europe à s'y installer. Les sultans, suivis par les planteurs arabes et les commerçants indiens, se font construire de somptueuses demeures en pierre de corail, donnant naissance à « Stone Town », la ville de pierre.
Depuis 1964, Zanzibar et Pemba forme avec l'ex-Tanganyika la république unie de Tanzanie.
Déclarée patrimoine mondial par l'UNESCO en 2000, la ville retrouve peu à peu ses chaudes couleurs et son lustre disparus en près d'un siècle de torpeur. Pour exemple, la rénovation réussie par l'UNESCO et la fondation Agha Khan Trust for Culture* du vieux dispensaire indo-victorien aux façades à balcons ouvragés de dentelle. Il est devenu depuis le fameux Stone Town Cultural Center. Mais d'autres lieux encore étonnent, ravissent, tel le front de mer et son vieux port, où, le soir, arrosés des feux d'un soleil couchant, boutres, dhows et ngalawas (petites embarcations à voile) se croisent face au jardin Forodhani où Zanzibaris et touristes aiment à se retrouver et à se restaurer.
A pied ou en dala-dala (petit camion-bus), on découvre la cité, ses rues étroites, ses palais ou ses maisons de style arabe aux célèbres portes de bois finement ciselé. Témoins de la splendeur passée, ces portes aux motifs chargés de symboles étaient ouvragées en Inde dans des bois précieux et étaient posées avant les murs de la demeure. Elles sont aujourd'hui protégées et restaurées.
Au détour d'une rue, assis sur un baraza (banc de pierre accolé aux maisons arabo-omanaises), dans un fauteuil du luxueux Serena Inn ou, debout, admirant sa ville depuis la terrasse du confortable Dhow Palace, un homme singulier et attachant attire l'attention, John Da Silva. Rencontre émouvante. Fils de tailleur de pierre de la cour du dernier sultan, John Da Silva, mémoire de l'île, est un aquarelliste reconnu. Il fait découvrir, à travers son uvre, sa cité de pierre : ses mosquées, ses églises, ses temples hindous, son entrelacs de ruelles, son palais de Beit el-Ajaib, flanqué d'une horloge et d'une porte monumentale. Palais qui reçut le doux nom de « maison des Merveilles » en 1883, car considéré comme le plus bel édifice de l'archipel.
Non loin, l'académie de musique à la porte belle et massive où l'on enseigne le taarab (musique traditionnelle) ou le palais du Peuple, ancienne demeure des sultans jusqu'en 1964.
Mais Zanzibar ne se résume pas seulement à Stone Town, où un certain Freddy Mercury (Queen) vit le jour, c'est aussi, à l'est, sur la côte, le petit port de Chwake, ses pêcheurs affairés, l'attente d'un boutre pour Jambiani, la baie, le lagon émeraude et sa vaste mangrove, véritable écosystème et poumon de la région. C'est l'escale à Bwejuu, petit éden au sable blond, baignade et snorkelling. Et puis, Jambiani, petit village d'artisans fait de corail chaulé, ses pêcheurs, ses femmes travaillant les fibres de coco ou l'algue dans les jardins de mer et surtout les « jambo ! » (« bonjour ! ») des enfants joueurs.
C'est, plus à l'ouest, Jozani Forest, où l'on peut admirer le colobe bai, un singe à la crinière blanche et au dos roux, qui ne vit qu'à Zanzibar. C'est aussi, dans le nord de la cité de pierre, le fameux spice tour, la visite obligée des fameuses plantations d'épices. On y apprend tout sur la cardamone, l'origan, le gingembre, le jojoba, la vanille, l'herbe citronnée, la cannelle, les pépins de la papaye, le poivre noir, l'iodine (principal composant de la teinture d'iode), et, bien sûr, le giroflier, l'immense arbre aux précieux clous qui parfument nos plats.
* Une soixantaine d'ismaéliens résident sur l'île.
Pour partir
TRANSPORT :
- Vol Paris-Zanzibar A/R ( via Nairobi), à partir de 730 euros, ou Paris-Kilimandjaro A/R ( via Nairobi), à partir de 830 euros (+ 55 euros de taxe d'aéroport), avec East African Safari Air. Trois vols par semaine. Tél. 0826.95.3118 (0,15 euro/min) et eastafrican@wanadoo.fr.
FORMALITÉS :
Passeport en cours de validité et visa.
SANTÉ :
Vaccination contre la fièvre jaune et le choléra. Tétanos et poliomyélite à jour. Traitement antipaludéen.
CLIMAT :
Entre 20° C en juin-juillet et 32 °C en décembre-janvier.
MONNAIE :
Le shilling tanzanien (10 000 shillings = 10 dollars US environ). Pas de distributeur d'argent à Zanzibar.
LANGUES :
L'anglais et le swahili.
HOTELS :
- Dhow Palace Hotel, à Stone Town. Ce vieux palace magnifiquement rénové offre 10 chambres confortables, de caractère et spacieuses. Tél. 255.24.223.30.12. E-mail : dhowpalace@zanlink.com.
- Zanzibar Serena Inn, à Stone Town. Ancien bâtiment des Postes reconverti en hôtel de classe internationale, avec 51 chambres au décor raffiné. Nuit à partir de 185 $US. Tél. 255.24.223.35.87. E-mail : zserena@zanzinet.com et www.zanzibarhotels.net/baghani.
- Baghani House Hotel. Bel hôtel-pension de caractère, peu de chambres. Tél. 255.24.223.56.54. E-mail : baghani@zanzinet.com.
- Tembo House 3*. Hôtel au charme zanzibarite, face à l'océan. 20 chambres avec lits à baldaquin, air conditionné. Piscine et restaurant avec terrasse donnant sur la mer. www.temhotel.com.
RESTAURANTS :
- Fisherman (face au Tembo Hotel). Spécialités de poissons et de crustacés, 20 euros environ. Tél. 255.24.224.02.46.
- Spices Rendez-Vous. PO Box 1436, Kenyatta Road, Stone Town. Cuisine indienne et locale raffinée, 20 euros environ. Tél. 0747.410.707.
SEJOURS :
- En Tanzanie (Arusha) : Corto Safari et Nomade Aventure proposent des treks-safaris à Kili ou en pays masai. Exemple : à partir de 1 415 euros (en bivouac et en hôtel) + 150 $ US (permis de trek) les 9 jours de trek facile en pays massaï.
- A Zanzibar : trek-découverte de 9 jours à pied et en véhicule à 1 480 euros (prévoir 150 $ US pour les taxes, les visas, les repas).
RENSEIGNEMENTS :
- Ambassade de Tanzanie : 13, avenue Raymond-Poincaré, 75016 Paris. Tél. 01.53.70.63.66.
- Site de l'office de tourisme tanzanien : www.tanzania-web.com.
- Site de l'office de tourisme de Zanzibar : www.zanzibar.net.
- Nomade Aventure. Tél. 01.46.33.71.71 et www.nomade-aventure.com. ou infos@nomade-aventure.com.
- Corto Safaris (Arusha, Tanzanie). 00.255.272.55.31.53 et www.cortosafaris.com.
- East African Safari Air. Tél. 0826.95.3118 ou eastafrican@wanadoo.fr.
Brochures dans les agences et à Quotidien Voyages, tél. 01.53.63.84.40.
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