Bien assis dans son parc aux arbres remarquables, le château à l'architecture néo-Renaissance est volontiers associé à son ancien propriétaire, le Dr Roussel (1816-1903), député puis sénateur lozérien, protecteur de l'enfance et surtout médecin de campagne. Aujourd'hui, séduit par le romantisme du lieu, Christophe Brunel en est le nouveau maître. Bourré de talent, la petite quarantaine, ce touche-à-tout et enfant du pays se consacre depuis bientôt dix ans à faire de ce château-hôtel une adresse où l'on revient.
Inspiré par ses voyages, il a décoré lui-même les chambres de son château, dans un esprit chic mais non sans fantaisie. Balancelle, bubble chair, lit rond, baignoire pour deux… Glamour, masculin, girly ou juste ce qu'il faut, 11 chambres, 11 ambiances. Dans une des tourelles, face à une prairie où paissent des vaches d'Aubrac, la chambre n° 5, au décor design et audacieux, rend hommage à Gustave Eiffel. À quelques encablures d'ici, l'architecte et ami du « bon docteur Roussel » a, quelques années avant sa célèbre Tour, construit le rouge viaduc de Garabit, qui enjambe la Truyère et s'illumine le soir venu. Dans les hautes terres lozériennes de granit et de basalte, une des visites à ne pas manquer.
Viaduc de Garabit. Photo P. Thomeret
Le cimetière des fous
Entre deux plongeons dans la piscine chauffée ou un modelage relaxant, l'hôtel est un point de départ idéal pour de belles visites et découvertes. Partir à la rencontre des loups dans les contreforts de l'Aubrac, ou des bisons d'Europe à Sainte-Eulalie. Deux parcs à parcourir en famille. Trouver « le cimetière des fous » de l'hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole, que Paul Éluard, fuyant le régime nazi durant l'hiver 1943-44, mis en vers. Croiser des pèlerins sur le chemin Urbain V. À Nasbinals, par exemple, un village niché à 1 180 mètres d'altitude. Un presque paradis pour les randonneurs et les marcheurs du GR65. Marcher sur les traces du médecin des papes d'Avignon, Guy de Chaulhac, à Malzieu. Ou se rafraîchir près de la cascade du Déroc. Avant de partir vers un buron*, près du lac de Saint-Andéol. Pour y déguster l'incontournable aligot, bien sûr.
Cascade du Déroc. Photo : P. Thomeret
100 % locavore et biologique
Dans la cuisine du château d'Orfeuillette, c'est le chef Martin Berger qui officie. Arrivé en septembre 2017, 35 ans aujourd'hui et fort de ses expériences en France et à l'étranger, ce passionné de pêche à la ligne propose au restaurant Le Théophile (4,5/5, Guide Michelin 2019) une cuisine créative 100 % locavore et biologique. Accompagnés d'un gouleyant flacon pour un accord qui, selon le conseil du sommelier, « fera mouche », le foie gras mi-cuit et sa tartelette à la rhubarbe ou le sandre rôti au beurre et herbes sauvages – sans oublier quelques feuilles d'oxalis, chères à Martin Berger – sont à tomber.
En dînant, on prend du plaisir à se raconter la légende de « la Bête » ou à organiser les visites du lendemain. Celle du château de la Baume, par exemple. En compagnie de la maîtresse de maison, Véronique de Las Cases, descendante du mémorialiste et compagnon d'exil de Napoléon Ier, la visite du « petit Versailles du Gévaudan » réserve de belles surprises autant décoratives qu'historiques.
Château de la Baume. Photo : P. Thomeret
Tout est à vendre au château d'Orfeuillette. Alors, avant de quitter les paysages des hautes terres de Lozère, pourquoi ne pas repartir avec un des meubles de l'hôtel ? Juste pour entretenir le souvenir…
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