« Une saison en France ». Abbas était professeur de français, il a fui la guerre civile en Centrafrique pour venir en France. Il travaille (sur un marché), il a une amie, ses deux enfants vont à l'école. Mais la menace plane : si le statut de réfugié lui est refusé, il deviendra un sans-papiers. L'attente dure de longs mois. Tant bien que mal intégrés, Abbas et ses enfants risquent un nouvel arrachement.
Sans pathos, même s'il y a des drames, sans misérabilisme, Mahamat-Saleh Haroun (« Un homme qui crie », prix du jury à Cannes en 2010) donne à voir, à ressentir, le sort de ces exilés que beaucoup voudraient ne pas accueillir. Le cinéaste ne s'attarde pas sur les démarches administratives, il filme des moments du quotidien, parfois heureux, une rencontre amicale, un repas en famille, une fête d'anniversaire.
S'il dénonce le système du droit d'asile, souhaitant au minimum un traitement des réponses plus rapide, Mahamat-Saleh Haroun ne signe pas un film militant mais une histoire d'homme. Eriq Ebouaney l'incarne avec une forte présence face à une Sandrine Bonnaire toujours chaleureuse (« le plus beau sourire de France », dit le réalisateur). Citons aussi le musicien Bibi Tanga et Léonie Samaga.
Les masques sociaux
« Au Japon, les gens portent souvent des masques en société, afin de vivre en harmonie dans un milieu insulaire restreint (...) Aux États-Unis, j'ai senti qu'au contraire, on était poussé à se révéler et à exprimer constamment ses besoins et ses sentiments. » La réserve japonaise face à l'expansivité américaine, c'est l'expérience qu'a faite la réalisatrice Atsuko Hirayanagi lorsqu'elle est partie à 17 ans poursuivre ses études aux États-Unis et c'est l'un des sujets de « Oh Lucy ! ».
C'est ce qui fait sourire dans cette histoire d'une femme solitaire, Setsuko, qui n'exprime pas ses sentiments, son besoin d'amour… Jusqu'au jour où elle prend des cours d'anglais avec un jeune Américain, qui, pour mieux lui apprendre sa langue (celle de la Californie, pas celle de Shakespeare), lui prodigue moult « hugs* », lui met une perruque blonde et l'appelle Lucy.
On ne dévoilera pas les mésaventures de Setsuko-Lucy, entre Tokyo et Los Angeles. Entre rire et cœur serré, un film doux-amer dont on louera l'interprète principale, Shinobu Terajima (face à Josh Hartnett, qui en fait peut-être un peu trop).
Et aussi
Trois films français : « Sparring », premier long métrage de l'acteur Samuel Jouy, avec Mathieu Kassovitz en boxeur de seconde zone qui, pour aider sa fille, accepte de devenir le sparring-partner d'un champion ; « Gaspard va au mariage », comédie d'Anthony Cordier sur une famille excentrique qui vit dans un zoo, avec Félix Moati et Laetitia Dosch ; et bien sûr « les Tuche 3 », d'Olivier Baroux avec Jean-Paul Rouve.
« L'Insulte », de Ziad Doueri (« l'Attentat », la série « Baron noir »), ou comment à Beyrouth, une insulte qui dégénère conduit un chrétien libanais et un réfugié palestinien (Kamel el Basha, prix d'interprétation à Venise) devant les tribunaux et le Liban au bord de l'explosion.
Le 47e film de Woody Allen, « Wonder Wheel », drame sur fond de fête foraine à Coney Island dans les années 1950, avec Kate Winslet et Justin Timberlake. Au moment de la sortie du film aux États-Unis, sa fille adoptive Dylan Farrow a renouvelé dans une interview télévisée ses accusations d'agression sexuelle à son égard lorsqu'elle avait 7 ans ; le réalisateur de 82 ans a démenti une nouvelle fois, soulignant que des enquêtes menées dans le passé l'avaient blanchi.
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