Au cinéma, « Sami, une enfance en Laponie », « les Chatouilles »

Filles meurtries

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Publié le 15/11/2018
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Cinéma-Sami2

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Crédit photo : BODEGA

À l'Extrême-Nord de l'Europe, dans une région répartie sur quatre pays (Norvège, Suède, Finlande et péninsule de Kola, en Russie), vit le peuple autochtone des Samis (pour qui le terme « Lapons » est péjoratif). Traditionnellement éleveurs de rennes, les Samis, victimes de ce que certains n'hésitent pas à qualifier de colonialisme de l'intérieur, sont encore souvent considérés comme des individus de seconde zone, leur langue et leurs chants bannis des écoles, par exemple. Et la tentation de la modernité s'ajoute aux menaces qui pèsent sur un mode de vie millénaire.

Ces enjeux sont parfaitement incarnés dans « Sami, une enfance en Laponie » à travers le personnage d'une adolescente qui croit trouver la liberté en rejetant ses origines mais sera en butte à de nombreuses humiliations.

La réalisatrice Amanda Kernell, née d'une mère suédoise et d'un père sami, dit avoir voulu faire comprendre la société samie de l'intérieur et aussi que son film est une déclaration d'amour autant à ceux qui ont quitté la communauté qu'à ceux qui y sont restés.

On suit en tout cas avec intérêt et émotion le parcours de la rebelle Elle Marja, qui veut s'émanciper par les livres et qui changera de nom dans l'espoir d'être intégrée dans la société suédoise.

Prix Lux du cinéma 2017 (prix décerné par le Parlement européen), « Sami, une jeunesse en Laponie » mériterait beaucoup d'écrans. S'il y en a un près de chez vous, n'hésitez pas !

 

Plus près de nous, une petite fille victime de violences sexuelles, qui osera dépasser ce qu'elle a subi pour en faire une pièce (Molière 2016) puis un film, « les Chatouilles ». Andréa Bescond signe la réalisation avec son compagnon Éric Métayer et joue son propre rôle, avec Karin Viard et Clovis Cornillac dans le rôle des parents et Pierre Deladonchamps dans celui de l'ami de la famille agresseur.

Dans « Mon cher enfant », le réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia met en scène un père à la recherche de son fils parti en Syrie.

Avec « Suspiria », l'Italien Luca Guadagnino (« Call Me by Your Name ») met ses pas dans ceux de Dario Argento, dont le « Suspiria » de 1977 l'avait profondément marqué, quand il avait 14 ans. Cette fois, l'horreur et les sorcières sévissent dans le Berlin des années 1970, où une jeune danseuse (Dakota Johnson) intègre l'académie de danse dirigée par Tilda Swinton.

Claire Foy s'est glissée dans la peau de Lisbeth Salander pour un nouvel épisode de « Millenium » : « Ce qui ne me tue pas ». Et les fans d'Harry Potter retrouveront Eddie Redmayne et l'école de Poudlard dans « les Animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald », avec une enquête dans le Paris de 1927.

On aurait voulu le voir sur grand écran, ce sont les abonnés de Netflix qui pourront le découvrir à partir du 16 novembre : le dernier film de Joel et Ethan Coen, « la Ballade de Buster Scruggs », un western en six volets prix du scénario au festival de Venise.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9702