Scuptures, esquisses, photos, trois expositions à Paris

Formes, couleurs et douleurs du monde

Par
Publié le 14/01/2022
Sculptures en carton, regard sur la nature, photojournalisme. Une rentrée parisienne plurielle avec Éva Jospin au Musée de la Chasse, « Sur le motif. Peindre en plein air (1780-1870) » à la Fondation Custodia, et le photographe Steve McCurry au musée Maillol.
Éva Jospin, « Galleria », 2021

Éva Jospin, « Galleria », 2021
Crédit photo : MUSÉE DE LA CHASSE/B. HATALA/ADAGP

* Au musée de la Chasse et de la Nature, Éva Jospin et sa nouvelle création, « Galleria ». La sculptrice née en 1975, fidèle à son matériau de prédilection, le carton brut de déménagement, nous enchante depuis dix ans avec ses forêts monumentales (4 mètres de haut sur 6 de long). Un espace propice à la rêverie avec leurs ombres et leur multitude de détails. Depuis son passage à la Villa Médicis à Rome en 2016-2017, elle ajoute l’architecture, avec les cénotaphes antiques, les studiolos de la Renaissance, les jardins baroques italiens, les rocailles et grottes fantaisistes du XVIIIe siècle, tous présentés dans le parcours du musée. Le carton se fait pierre l’espace d’un mur, mais aussi tapisserie et même bronze sur une pergola à Giverny (jusqu’au 20 mars, chasse nature.org).

* À la Fondation Custodia, « Sur le motif. Peindre en plein air (1780-1870) ». Capter les effets fugitifs de lumière, saisir les couleurs, laisser libre cours au geste, l'esquisse à l'huile en plein air, à mi-chemin entre peinture et dessin, devient dès la fin du XVIIIe siècle une pratique essentielle pour les paysagistes, et l’Italie leur terre de prédilection. Leur spontanéité et leur fraîcheur nous séduisent aujourd’hui, alors que ces travaux n’étaient pas destinés à la vente. Cent cinquante études sont réunies selon les sujets, les arbres, les rochers, les rivages, les vues de Rome, la campagne romaine, la baie de Naples, Capri, les ciels… Toute l’Europe est présente. Entre autres les Français Valenciennes, Fragonard et Corot, les Anglais Constable et Turner, les Nordiques Eckersberg et Lundbye, le Berlinois Carl Blechen… Avec de très beaux prêts (jusqu’au 3 avril, fondationcustodia.fr).

* Au musée Maillol, « le Monde de Steve McCurry », 40 ans de carrière et un tour du monde avec plus de 150 photos pour la plus importante rétrospective du photojournaliste américain, né en 1950. On pourrait le croire photographe de guerre depuis son premier voyage en Afghanistan en 1979, où, déguisé avec les moudjahidines, il vit leur combat contre l’armée soviétique. De retour dans la région en 1984, il photographie Sharbat Gula, au regard digne et résilient, réfugiée au Pakistan, portrait qui fait le tour de monde. Il la retrouve en 2002 dans un autre camp et tentera de l’aider. Il est aussi dans les guerres d’Iran, Irak, Liban, Yougoslavie et se pose en témoin, recherche « l’humanité contre le désespoir ». Son monde en Inde, Asie du Sud-Est, Afrique, Cuba, États-Unis, Brésil, Italie, est celui de la curiosité, de la découverte de nouvelles cultures et de la couleur. Les légendes sont sommaires, une date, un lieu, pour que « l’image évoque sa propre histoire ». Mais avec l’audioguide gratuit, il donne des clefs (jusqu’au 29 mai, museemaillol.com).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin