En « complicité ludique » avec Christine Angot, et s'inspirant, entre autres, de leurs propres échecs intimes, Claire Denis livre dans « Un beau soleil intérieur » des fragments amoureux (Barthes est quelque part en arrière-plan à l'origine du projet) autour de la figure solaire de Juliette Binoche.
La cinéaste de « Beau Travail » dit en avoir « marre que les personnages de cinéma soit si invariablement héroïques ». Alors son Isabelle, femme divorcée à la recherche d'un vrai amour, est tout sauf héroïque : au bord des larmes voire en pleurs, oscillant entre la fuite et la revendication, passionnée et irritante. N'étaient les nuances du talent de Binoche, on la trouverait insupportable, pas émouvante, avec les dialogues à l'emporte-pièce où l'on reconnaît facilement le style de Christine Angot.
Face à l'actrice, Xavier Beauvois, Nicolas Duvauchelle, Bruno Podalydès, Alex Descas, Laurent Grevill incarnent différentes postures de la masculinité. Sans oublier Gérard Depardieu, « voyant » trop perspicace…
Des fragments de vérités intimes qui laissent perplexe mais plutôt conquis.
Un polar à l'ancienne
Avec « Money », au titre court autant qu'explicite, on sait tout de suite où on est. Dans un film de genre, « un peu à l'ancienne », selon l'aveu même de son scénariste-réalisateur, Gela Babluani, cinéaste né en Géorgie auquel on doit l'excellent « 13 Tzameti » (2005). Un polar, oui, avec pas plus de violence qu'il n'en faut pour faire rebondir l'action et mettre les personnages, bien dessinés, devant leurs responsabilités.
Nous sommes au Havre, où deux copains qui travaillent sur les docks et la sœur de l'un d'eux vont être entraînés dans une dangereuse aventure à la suite d'une valise pleine de billets, fruit des trafics de gros malfrats et de la corruption d'un homme politique. Le scénario imaginé par Babluani n'est pas toujours de la plus grande rigueur mais sa mise en scène serrée et le talent de ses acteurs pallient ses éventuelles faiblesses.
On citera Vincent Rottiers, efficace, George Babluani (le frère du cinéaste), touchant, Charlotte Van Bervesselès, que l'on découvre au cinéma et que l'on a hâte de revoir, Louis-Do de Lencquesaing, ambigu à souhait. Et encore, dans cette belle distribution, Benoît Magimel, Olivier Rabourdin, Féodor Atkine.
Et aussi
Vincent Rottiers, on le retrouve dans « Espèces menacées », de Gilles Bourdos, qui, d'après des nouvelles de Richard Bausch, met en scène des familles tourmentées. Et aussi « Demain et tous les autres jours », de Noémie Lvovsky (en forme de conte, l'amour fou d'une fillette et de sa mère tourmentée) ; « le Jeune Karl Marx », de Raoul Peck (Marx et Engels dans les années 1840, avant la parution du « Manifeste du parti communiste »), « le Château de verre », de Destin Daniel Cretton ; « le Petit Spirou », de Nicolas Bary, avec notamment Pierre Richard.
Et deux documentaires, « Une suite qui dérange », de l'ex-vice-président Al Gore, après « Une vérité qui dérange », cette fois sur les solutions à mettre en œuvre face au réchauffement climatique ; « le Maître est l'enfant », d'Alexandre Mourot, un an dans une classe Montessori.
Côté festivals, le cinéma Arlequin, à Paris, accueille le cinéma allemand du 4 au 10 octobre, avec notamment « Quand la lumière décline », avec Bruno Ganz, sur la fin de la RDA, et « les Brumes d'août », de Kai Wessel, qui entraîne dans le terrible sanatorium du Dr Veithaussen sous le IIIe Reich (www.festivalcineallemand.com). Tandis qu'à Saint-Jean-de-Luz, du 3 au 7 octobre, le festival international du film, dont le jury sera présidé par Michèle Laroque, proposera inédits, avant-premières et rencontres, avec entre autres Marc Dugain (www.fifsaintjeandeluz.com).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série