Il y a plus de trois décennies, Richard Galliano a provoqué un électrochoc musical en donnant à l'accordéon, instrument à jamais associé à la musique populaire et au bal musette, d'autres lettres de noblesse, notamment dans le jazz. Certes, d'autres avant lui, comme Gus Viseur et Marcel Azzola (le célèbre « Chauffe Marcel ! » de Jacques Brel), avaient introduit avec succès le piano à bretelle dans le jazz. Tout comme les cousins de Louisiane dans la musique zydeco.
Venant de la musique classique, après des études au Conservatoire de Nice, ce fils d'accordéoniste, né à Cannes en 1950, a su élever cet instrument plus que populaire en l'intégrant à d'autres styles musicaux. Tout commence après son passage chez Claude Nougaro, où pendant sept ans, il a été chef d'orchestre, arrangeur et parfois compositeur, quand il croise la route de Chet Baker, Eddy Louiss, Michel Portal et Ron Carter. Dans les années 1980, il se lance ainsi dans le jazz et invente un nouveau concept, le « jazz musette ».
Ces premières années se retrouvent dans une compilation, « Les années Milan - d'Édith Piaf à Astor Piazzolla » (double CD, Milan Music/Universal). Un florilège de neuf albums faits de rencontres et d'hommages. Rencontres d'Astor Piazzolla, emblématique bandonéoniste argentin, le contrebassiste Charlie Haden, le guitariste Sylvain Luc, le pianiste Gonzalo Rubalcaba. Hommages à Édith Piaf, avec la reprise de deux de ses succès (« la Foule » et « l'Hymne à l'amour »), et à Claude Nougaro. Une belle sélection.
Un inédit pour Nice
On retrouve Sylvain Luc aux côtés du leader dans sa dernière production, « New Jazz Musette » (double CD, Ponderosa/PIAS, le 17 février). Enregistré avec également André Ceccarelli (batterie) et Philippe Aerts (contrebasse), un album qui traverse et survole l'immense répertoire de l'accordéoniste. Un disque éclatant entre un certain classicisme et un désir d'aventure, qui évoque aussi, à travers la seule composition inédite présente, « Nice Blues », le tragique attentat du 14 juillet à Nice, une ville à laquelle sont particulièrement attachés Richard Galliano et André Ceccarelli, enfants du pays. Ils seront en concert le 1er mars au studio 104 de la Maison de Radio France et, le 2 mars, France Musique consacrera une journée spéciale à l'accordéoniste.
Enfin, comme le démontre « Mozart » (Deutsche Grammophon/Universal), paru il y a quelques mois, Richard Galliano aime s'aventurer sur le terrain des fondamentaux de la musique classique. À la tête d'une formation à cordes (2 violons, alto, violoncelle, contrebasse), il s'attaque, à l'accordéon et au bandonéon, après J.S. Bach, à certaines compositions de W. A. Mozart qui sonnent merveilleusement bien pour le piano à bretelle, comme la « Marche turque », la « Petite Musique de nuit » ou une transcription du « Concerto pour clarinette en la majeur, K.622 ». Des défis relevés avec aisance et une sensibilité extrême.
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