À 34 ANS, Philippe Jaroussky peut s’enorgueillir d’un beau début de carrière. Il ne le fait cependant pas, car il est la personne la plus simple et lucide que l’on puisse croiser dans le paysage musical parisien. Son remarquable parcours montre la pertinence de ses choix autant dans le répertoire que pour les partenaires dont il a su toujours bien s’entourer. La cheville musicale est l’ensemble Artaserce qu’il a fondé et dont il est le directeur musical.
Le copieux double CD évoque toutes les facettes du répertoire abordé par Jaroussky, celui des castrats (Porpora, Caldera, Bassani), l’opéra (Vivaldi, Monteverdi, Johann Christian Bach, Haendel…), l’oratorio et la musique religieuse (Monteverdi, Sances, Mattioli, Fauré). Sans oublier sa très particulière incursion dans le répertoire de la mélodie française avec Jérôme Ducros au piano. Et une autre incursion remarquable dans le domaine du tango (« Los pájaros perdidos » d’??stor Piazzolla, avec L’Arpeggiata). Ces choix montrent un éclectisme et un appétit de découverte singuliers.
Les inédits sont d’un intérêt majeur, son éditeur lui ayant donné la possibilité d’enregistrer en studio, ce qui lui semblait manquer à ce palmarès. Cela nous vaut un merveilleux « Music for a While » de Purcell et un « Laudate Dominum » de Monteverdi ainsi que, de Haendel, l’indispensable « Ombra mai fu » de « Serse ».
Avec le DVD, on pourra découvrir au-delà les qualités proprement musicales et virtuoses d’une voix qui, quoi que limitée en volume, est capable des plus infimes nuances et inflexions pour rendre aux textes leur vérité musicale, un sens du théâtre inné et une présence scénique captivante. Le DVD reflète bien le goût pour l’opéra et surtout pour le concert que Jaroussky pratique le plus. Plusieurs grands moments, dont les séquences avec le contralto Marie-Nicole Lemieux, scellent des rencontres artistiques exceptionnelles.
Ce très copieux parcours se termine avec des souvenirs de concerts plus éclectiques, comme l’hilarante interprétation à cinq voix du tube interplanétaire « le Lion est mort de soir », importé en France par Henri Salvador, avec les membres du quatuor Ébène, le « Prélude pour deux violons et piano » (Jaroussky a commencé la musique par l’étude du violon) avec Renaud Capuçon et Jérôme Ducros, et l’« Élégie » de Massenet accompagnée au violoncelle par Gautier Capuçon. À savourer par petites doses !
2 CD Virgin Classics et 1 DVD Virgin Classics.
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