Comme c'est souvent le cas des musiciens français, et particulièrement des chefs d’orchestre, Georges Prêtre, après des débuts nationaux plutôt fracassants, parrainés par son mentor André Cluytens, a fait l’essentiel de sa carrière internationale à l’étranger. Sans refaire l’historique de celle-ci, on peut souligner qu’il était le chef préféré du compositeur Francis Poulenc et de la chanteuse Maria Callas.
Favori aussi du public mélomane autrichien. Il fut durant plus d’un demi-siècle chef invité de l’Orchestre philharmonique de Vienne et chef à vie de l’Orchestre symphonique de la même ville. Alors qu’en France sa fin de carrière a été chichement distinguée en 1997 par une Victoire de la musique classique dans la catégorie chef d’orchestre, les Viennois lui offrirent pour ses 80 ans le titre de membre d’honneur de la Société des amis de la musique de Vienne (seuls deux Français avaient été distingués avant lui, Hector Berlioz et Camille Saint-Saëns). Et deux fois, en 2008 et 2010, il fut le premier chef français à diriger concert du Nouvel An du Musikverein, diffusé dans 72 pays et vu par 50 millions de téléspectateurs (disponibles sur CD et DVD Sony).
Il y a trois mois, Warner Classics a édité, sous le label Erato, un coffret de 17 CD regroupant la majorité de ses enregistrements symphoniques (« Georges Prêtre - The Symphonic Recordings »). Si la musique française s’y taille la part du lion, on est surpris et ravi d’y découvrir Rimski-Korsakov (un « Capriccio espagnol » très énergique et coloré suivi de « Dans les steppes de l’Asie centrale » de Borodine, avec le Royal Philharmonic Orchestra), Alban Berg (avec Christian Ferras pour le « Concerto à la mémoire d’un ange » et le pianiste Pierre Barbizet pour le « Kammerkonzert »). Encore plus inattendus, des enregistrements de Tibor Harsányi, Antonin Dvořák, Dmitri Chostakovitch (« Symphonie n°12 »), George Gershwin et Joseph Jongen.
La musique française réhabilitée
Mais c'est la musique française, qu’il chérissait et dans laquelle il excellait, qui occupe la majorité de ces 17 CD. Avec des raretés, comme « Le Carnaval d’Aix » et la « Suite provençale » de Darius Milhaud, le « Concerto pour piano » avec Aldo Ciccolini et les « Esquisses symphoniques » d’Alexis de Castillon, « Poème des rivages » et « Dyptique méditerranéen » de Vincent d’Indy, « Bacchus et Ariane » d’Albert Roussel. Tout un répertoire réhabilité. On regrette de ne pas trouver complètes les Symphonies de Saint-Saëns (trois seulement). Heureusement, son « Carnaval des animaux », avec comme pianistes Aldo Ciccolini et Alexis Weissenberg, est superlatif et peut-être la plus belle perle de ce coffret.
On pourra aussi retrouver Georges Prêtre dans les enregistrements d’opéras qui n’ont jamais quitté le catalogue, notamment « Tosca » et « Carmen » avec Maria Callas et quelques récitals immortels de la diva.
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