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Hommages et créations

Publié le 18/02/2013
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Crédit photo : S. GRIPOIX

* Comme tout bon pianiste, Kenny Barron a roulé sa bosse auprès de nombreux bosses historiques du jazz moderne. De Lee Morgan à Stan Getz en passant par Dizzy Gillespie, Freddie Hubbard, Yusef Lateef ou encore Roy Haynes. Capable de s’adapter à toutes les situations, il s’est aussi révélé un excellent soliste et leader au fil des ans. À près de 70 ans, il vient de se faire plaisir en enregistrant à Rio de Janeiro un CD, « Kenny Barron & The Brazilian Knights » (Emarcy/Universal), avec plusieurs pointures de la musique brésilienne. Le pianiste a voulu rendre hommage à deux célèbres musiciens et compositeurs locaux : Mauricio Einhorn – ici présent à l’harmonica – et Johnny Alf (disparu en 2010), considérés comme parties prenantes dans l’émergence du mouvement bossa nova. Le résultat est particulièrement festif. Kenny Barron et ses chevaliers brésiliens se sont réellement amusés à revisiter, avec un brin de folie et de swing, des compositions colorées et chatoyantes. À consommer sans modération !

* Comme Kenny Barron, le guitariste belge Philip Catherine s’est frotté à nombre de pointures du jazz à l’image de Chet Baker, Dexter Gordon, Charles Mingus ainsi qu’à l’élite du jazz européen. Pour célébrer plus de quatre décennies de carrière, il vient de graver « Côté jardin » (Challenge Records/Distrart). Onze compositions originales du leader et/ou de son pianiste, Nicola Andrioli, une reprise surprenante et amusante, « Je me suis fait tout petit », de Georges Brassens, et un titre chanté, « Côté jardin », par sa fille Isabelle. Le tout ponctué et agrémenté par le son et le style si particulier de Catherine, tout en finesse et sobriété, mélangeant audace et élégance. Du jazz à la portée de tous.

* Le batteur italien Aldo Romano ne compte plus non plus ses multiples coopérations avec les grands noms du jazz (Don Cherry, Gato Barbieri, Steve Lacy) et de la scène européenne improvisée (Michel Portal, Barney Wilen, Joachim Kûhn, notamment). Car s’il est né musicalement sous le signe du free jazz, depuis plusieurs années, il a décidé de rendre hommage au répertoire. Avec « The Connection » (Dreyfus Jazz/BMG), il revisite la célèbre pièce de Jack Gelber, mise en musique en 1959 par Freddie Redd (piano) et Jackie McLean (alto-saxe), avec qui le batteur avait travaillé au début des années 1960 à Paris. Accompagné notamment du jeune et brillant trompettiste Baptiste Herbin (25 ans), Aldo Romano, aux commandes de New Blood, son groupe, rend un bel hommage à une période du jazz contemporain musicalement tourmentée et un peu tombée dans l’oubli.

* Saxophoniste-baryton (ce qui est exceptionnel pour une femme) et alto, Céline Bonacina n’a jamais voulu se laisser étiqueter. À la tête de son groupe habituel, augmenté de plusieurs invités, elle livre son nouveau travail dans « Open Heart » (ACT/Harmonia Mundi), un CD résolument d’actualité musicalement, dans lequel se mêlent voix et instruments pour créer un univers très ouvert, éclectique et aventurier. Et aussi à Paris, au New Morning, le 19 février (www.newmorning.com).

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9219