* Concerts (payants) en streaming depuis certains clubs ou à demeure, les jazzmen américains, qui, à l'inverse de leurs collègues français, ne bénéficient d'aucune aide gouvernementale, ont été obligés d'innover pour survivre durant le confinement.
Le pianiste et compositeur Fred Hersch, qui vient de célébrer ses 65 ans, a profité de cette quarantaine forcée dans sa maison de Pennsylvanie pour graver un magnifique album solo, « Songs From Home » (Palmetto/L'Autre distribution).
Seul face à son Steinway, le pianiste virtuose, doté d'une richesse inventive et émotive exceptionnelle, a réalisé une sorte d'inventaire introspectif d'un temps passé mais toujours présent. Pour cela, il a plongé dans les standards – Cole Porter, Duke Ellington –, évoqué la chanson américaine à succès – Jimmy Webb, Joni Mitchell –, révisé ses propres compositions et, cerise sur le gâteau, réinterprété « When I'm Sixty Four » du tandem Lennon/McCartney, une ritournelle « pop song » devenue pour lui un leitmotiv, une marque de fabrique de son merveilleux talent exploratoire et captivant. Ou comment sublimer l'art du piano solo !
* L'Europe foisonne de talents et de surprises. Ainsi le Janczarski & Siddik 4tet. Cet ensemble polono-américain, emmené conjointement par le saxophoniste-ténor polonais Borys Janczarski et le trompettiste américain (résidant à Paris) Rasul Siddik, avec Michal Jaros (contrebasse) et Kazimierz Jonkisz (batterie).
Leur album, « Contemplation » (For Tune), contient des compositions de McCoy Tyner, Woody Shaw, Charles Mingus, Don Cherry, Joe Henderson, et surtout l'enivrante « Witchi Tai To », écrite par Jim Pepper – qui reste vraisemblablement le seul jazzman amérindien. Dès les premières notes, l'auditeur est frappé par la vitalité et la vivacité avec laquelle ces quatre musiciens remettent aux goûts du jour un pan entier de l'histoire du jazz libre et improvisé. Sans doute sous l'impulsion du trompettiste, adepte du jazz expérimental et d'avant-garde, façon années free-jazz.
Toujours est-il qu'il s'en dégage une esthétique musicale oubliée de nos jours, puissante, bouillonnante, avec un brin de pure de folie. N'est pas cela aussi le jazz ?
* Mary Lou Williams, Toshiko Akyioshi, Carla Bley, Maria Schneider notamment, et maintenant Kathrine Winfeld : les femmes savent mener à la baguette de grands orchestres. Danoise de naissance, la jeune (36 ans) pianiste et compositrice dirige depuis plusieurs années un big band essentiellement scandinave, qui vient de donner naissance à « Orca » (Stunt Records).
« Orca » (l'orque) est une ode (une saga pour rester dans l'esprit scandinave) non seulement à un prédateur, mais surtout à la mer, élément essentiel dans l'univers culturel des pays d'Europe du Nord. Et les 17 musiciens, plus un soliste hongrois, qui composent cet ensemble rendent un parfait hommage à cette mer à la fois nourricière et redoutable. Le muscle, la puissance et le souffle épique animent les instrumentistes et les compositions de la leader. Quand le vent des cuivres et des bois vient du Nord.
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